par El-Guellil
La lutte des classes a existé, elle existe et existera tant qu’il y aura des classes surchargées et un ministre de l’Enseignement qui fait réforme sur réforme jusqu’à la réforme de nos enfants. Tant que ceux qui n’ont pas «intérêt» à ce que ça change continuent à maquiller à la fois la réalité elle-même et le langage, afin que des sbires mis à la tête des particules politiques aident à guider les troupeaux vers la fierté du statut d’esclave.
Ils veulent le bien de leurs concitoyens. Ils en connaissent le moyen pour les combler. Ils savent que tous les concitoyens aspirent à la fortune comme eux.
Ils sont démocrates et ils veulent faire fortune puisque la démocratie le permet. Même ceux qui ne sont pas démocrates, d’ailleurs, veulent faire fortune.
Voilà. Mais si tout le monde fait fortune, qu’est-ce qui se passe ? L’argent ne vaut plus rien. Puisque tout le monde en a. Si tout le monde fait fortune, personne ne fait fortune. Donc il faut des pauvres. Donc il leur faut des pauvres. Pour faire fortune, il faut bien qu’ils se les fabriquent, les pauvres. Mais des pauvres qui ne me fassent pas trop pleurer. L’idéal, ce serait qu’ils puissent au moins boire et manger. Car si le pauvre meurt, il faut en fabriquer un autre. A nouveau. Pour le remplacer. Voire deux ou plusieurs. Et ça n’arrête plus. Ça n’arrête plus. Car les pauvres sont indispensables. Donc pas trop pauvres. Des pauvres propres. Je suis démocrate. Je fabrique des pauvres. Des pauvres propres. Alors je suis riche.
C’est ainsi que la démocratie devient une immense machine à fabriquer la misère et la justifier par « on est tous le pauvre de quelqu’un d’autre ». Sauf qu’eux sont les pauvres de Bill Gates et nous pôvres de nous. Ainsi va la vie, dirait le prêche, celui qui possède beaucoup rabbi izidou, et celui qui n’a rien rabbi izidou.
9 août 2011
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