Edition du Mardi 09 Août 2011
Culture
Le Nobel de la Paix, Rigoberta Menchu, est passé en Algérie
REFLET CULTUREL
Par : Abdennour Abdesselam
Rigoberta Menchu Tum, est née le 9 janvier 1959 à Chimel au Guatemala. Elle a reçu le prix Nobel de la paix en 1992 pour son combat en faveur du peuple maya, un peuple amérindien du Guatemala qui a subi la violence et le génocide par les militaires de l’ancien dictateur Efrain Rios Montt.
En 1993, elle tentera une procédure pour le faire juger par le Tribunal pénal international. Présente à Alger lors de la Conférence internationale célébrant le 50e anniversaire de la Déclaration 1514 des Nations unies accordant l’indépendance aux peuples et pays colonisés, Mme Rigoberta Menchu Tum considère que cette déclaration ne devrait pas être perçue comme n’étant qu’une simple décision sur le papier. Elle dira avec force de conviction que cette déclaration doit être suivie d’effets immédiats et directement applicable sur le terrain car, poursuit-elle, il y a encore des peuples sous domination avérée ou masquée. Pour elle, cette résolution de la plus haute instance internationale est un espoir et un espace qui s’ouvre pour les peuples autochtones en quête de leurs droits.
En 1991, elle a été nommée à l’Unesco comme ambassadrice de bonne volonté. Ce qui est de particulier à noter dans le combat de Mme Rigoberta Menchu, c’est sa présence dans son pays où elle a lutté aux côtés des siens. Elle n’a pas fait dans la distance aisée. Elle a partagé avec les siens toutes les violences subies jusqu’à avoir perdu son propre père brûlé vif et son petit frère.
Mais pour Menchu, l’essentiel a été d’avoir obtenu gain de cause contre la barbarie militaire et l’injustice faite à un peuple ancestral. Cette grande dame combattante est convaincue que le conscient collectif concerne ce qui n’est pas personnel mais qui appartient à tous. C’est en tant que telle, qu’elle s’est engagée corps et âme dans l’harmonie avec son peuple.
Elle est aujourd’hui membre honoraire du club de Rome (groupe de réflexion scientifique) et membre de la fondation PeaceJam (programme d’enseignement de la paix dans le monde lancé en 1996). Depuis, elle parcourt le monde pour porter les voix des peuples autochtones encore sous le risque d’extinction.
Pour Mme Rigoberta Menchu les réalités ethnoculturelles ne sont pas antinomiques. Elles doivent être plutôt considérées comme des valeurs sûres qui garantissent l’édification de toute réconciliation.
A. A.
kocilnour@yahoo.fr
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9 août 2011
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