Des gens et des faits
Les blessures du passé…
La nouvelle de Adila Katia
RÉSUMÉ : Omar est rentré ; espérant pouvoir l’interroger, ses sœurs sont venues voir Habiba. Il repart et attend des heures, pour retourner à la maison. Mais ses fils sont déjà là. Il est en colère. Habiba le remarque tout de suite. Elle ignore pourquoi…
21eme partie
-Est-ce qu’on peut sortir papa ?
Comment aurait-il pu refuser ? Omar attend depuis le matin de se retrouver seul avec sa femme. Dès que les garçons ont claqué la porte derrière eux, il lui apprend avoir rencontré Bachir.
Il surveille sa réaction. Celle-ci pose lentement sa tasse de café et le regarde dans les yeux en fronçant les sourcils.
- Ah…Il n’est pas encore mort ? demande-t-elle.
- Non…Il se sent même assez fort pour s’occuper des lopins de terre dont tu as hérité, dit-il. Il veut proposer un prix…
- Il peut toujours rêver !
Elle remarque qu’il la regarde toujours dans les yeux, Il semble hésiter. Elle sent qu’il veut parler d’autre chose. Mais il ignore comment aborder le sujet.
Omar a hâte de poser les questions. Il attend depuis longtemps, trop longtemps. Sa patience a été mise à l’épreuve. Il finit par se jeter à l’eau. Alors qu’elle s’est levée pour débarrasser la table, il lui demande :
- Qui était Saïd ?
Le coup est terrible pour la jeune femme. Son visage s’était décomposé. Elle avait pâli au point où Omar crut qu’elle allait s’évanouir.
- Qu’est-ce qu’il était pour toi ?
- Mon mari, souffle-t-elle les larmes dans les yeux. Qui t’a parlé de lui ?
- Bachir… Il n’a rien dit de mal mais je tenais à savoir, répond Omar. Excuse-moi, je ne voulais pas te rappeler de mauvais souvenirs !
- Tu n’aurais pas dû ! lui reproche-t-elle.
Ce soir-là, elle ne préparera pas le dîner. Elle s’est installée dans la chambre d’ami. Elle s’y enfermera jusqu’au matin. Omar aura beau la prier d’ouvrir, elle refusera de l’écouter.
Durant toute la nuit, il était resté dans le couloir, à écouter le moindre bruit venant de la chambre où elle s’était enfermée. Toute la nuit, elle avait marché comme une âme qui cherchait son salut.
Le matin, il s’est occupé des enfants. Une fois ces derniers partis en classe, il n’hésita pas à la prier de sortir de là.
- Je t’en prie, pardonne-moi !
Mais c’est le silence. Pour la première fois de sa vie, il a peur. Et si elle s’était suicidée ?
9 août 2011
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