Un peu comme une maladie «honteuse», le pays semble bien souffrir d’un mal insidieux que personne n’a plus le «toupet» d’appeler par son nom. Mais comme l’on ne peut plus appeler un chat par son propre nom, le mot de la «faim»,
en ce mois de toutes les privations, est, peut-être, à chercher ailleurs que dans le ventre supposé «dévidé» du peuple d’en bas. Aujourd’hui, sous nos rues «enguenillées», il suffit de fixer dans les yeux n’importe quel Algérien, de Sidi personne à Aïn nulle part, pour comprendre que quelque chose ne va pas dans un pays où presque plus personne ne veut plus y vivre. A commencer par ceux qui veulent troquer leur propre visage contre une hypothétique place dans un chimérique eldorado qui n’existe nulle part. Un peu comme une immense machine en panne, le pays perdure à chercher un bon mécano, non pas celui capable de réparer la grosse panne mais bien celui qui a la «recette-miracle» : mettre la main sur celui qui a saboté la grosse machine. C’est que dans un pays où vivre «normalement» est déjà un défi presque impossible en soi, il devient trop dur de gagner, à la loyale, son pain de tous les jours, à moins de laisser sa main «baladeuse» fouiner un peu partout. Qui peut aujourd’hui décrocher la timbale en réussissant «l’exploit» de marathonien de trouver un petit job sans casquer l’équivalent d’au moins six mois de salaire avant même de toucher sa première solde, retirer un quelconque document d’état civil sans daigner bon gré mal gré, «graisser la pâte», y compris aux chats de gouttière ? Voir encore des jeunes, par pelotons entiers, user leurs neurones et leurs culottes sur les bancs des écoles et des universités pour se retrouver à quémander un sou «troué» à leurs parents devenus eux-mêmes des «sans-le-douro», finit par donner au pays les allures d’une chamelle, qui trop lourdement chargée, meurt écrasée par son propre poids. Depuis que le soleil de la liberté (re) brille sur le pays, le peuple a l’impression tenace de regarder un navet où le héros est l’argent et la victime «expiatoire» une «bouhbouha» mal gérée parce que trop facilement gagnée. Du coup, le peuple d’en bas a désappris depuis longtemps à vivre à la sueur de son front. Et comme pour vivre à peu près normalement, il faut d’abord se nourrir par sa propre main, avant de penser à créer des partis politiques «virtuellement vivants», se soigner avec ses propres médicaments plutôt que d’acheter la santé clefs en main, apprendre à se défendre seul contre ceux qui veulent te voler ta croûte avant de penser à partager ton plat vide avec les autres. Cela suffit-il à préserver un garde-manger national dont on dit qu’il pourrait suffire à nourrir tout un continent, à l’ère «maudite» du couffin du ramadhan ? Aussi vrai que même seul, le peuple a appris à aimer la solitude !
8 août 2011
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