L’impuissance de l’Onu

Le Carrefour D’algérie

Point de vue

Par MUST H.

L’impuissance de l’Onu

Finalement, la révolte du peuple égyptien a eu raison de Hosni Moubarak apparu dans un procès réclamé par la Rue dans son plus intime apparat. Allongé dans un lit de malade et derrière des barreaux.

De la majesté du pharaon et de l’arrogance de l’autocrate drapé dans ses certitudes, il ne restait subitement qu’une voix lointaine qui s’efforçait de ne pas perdre de sa superbe en tentant d’être forte et audible. Indéniablement et malgré les outrances de ceux qui gouvernent un monde arabe toujours à la recherche de ses marques, il y eut quelque chose de pathétique à voir encore une fois un dictateur de nos contrées n’ayant jamais eu d’oreille que pour son ego, mais qui finalement est emporté par un tsunami populaire en mal d’écoute. Le décubitus du potentat renvoyait l’image fidèle d’une aire géographique plate et engoncée dans ses archaïsmes, ne parvenant pas à organiser démocratiquement la décision politique. Si bien que la concentration des pouvoirs entre les mains d’un chef de clan, fait que c’est sa seule tête qui est réclamée par la vindicte populaire. Alors que ce sont bien des régimes et les institutions qu’ils postulent qui sont en cause. Il doit être particulièrement commode et salutaire pour ceux qui ont pris la main après la chute de Moubarak de soumettre ainsi le Président déchu en lui faisant endosser toutes les responsabilités d’une situation qui procède forcément d’une responsabilité collective. Et certainement de beaucoup de ceux qui ont consenti à le juger. Il serait à l’évidence autrement plus dangereux que ces «révolutions» focalisent non pas sur ces sortes de boucs émissaires, qui ont la lourde charge d’expier les abus des oligarchies, mais sur les systèmes en tant qu’organisation complexe de relations. Il est au demeurant symptomatique d’une réalité patente dans le monde arabe que c’est toujours la «Rue», seul théâtre des contestations, qui revendique et exige et non pas les institutions authentiquement républicaines qui fonctionnent en fidélité à cet esprit et dont c’est le rôle éminent. Elle reste comme une infirmité qui colle à notre réalité politique, l’acteur principal de changements qui s’opèrent toujours dans la douleur. Pas étonnant donc que le Président russe exhorte Bachar El Assad, l’autre pharaon assis sur des charbons ardents, de mettre enfin en place un Etat moderne pour résoudre la crise interne qui risque de l’emporter à son tour.