Le Carrefour D’algérie
Lundi 8 Août 2011
Soug ennsa
Par Farida T.
C’est grave Docteur?
Stoïque, calme, constante, tenace, persévérante, endurante, tranquille, impassible et sereine. C’est ainsi que les femmes se doivent d’accueillir le mois de Ramadhan.
Du moins, là est tout leur intérêt avec tout ce que cela suppose et nécessite comme force et aptitude de maîtrise de soi face à la nervosité, l’agitation, l’hystérie, la fébrilité, la turbulence, la précipitation, l’agacement et l’exaspération que suscite le jeûne chez les hommes. Il est vrai, que pour certains «dépendants» de la nicotine l’excuse est toute prête à être déballée à défaut d’être consumée. Mais, tous les hommes ne sont pas des fumeurs. En revanche, certaines femmes le sont aussi mais, comme elles ne sont pas censées l’être, elles ne peuvent pas le prétexter. Alors, comment expliquer l’attitude commune de malaise et d’irritabilité, qu’éprouvent quasiment tous les hommes pendant ce mois? Faut-il chercher du côté de leur physiologie? De leur anatomie? Ou bien encore de leur psychologie? Serait-ce psychiatrique ou bien endocrinologique? Rien de tout ça. Si les hommes n’arrivent pas à s’extirper de leur lit avant midi et qu’ils s’énervent parce que les rayons de soleil s’invitent sans scrupules toujours trop tôt dans la chambre, s’ils prétextent des migraines et des maux d’estomac pour se maintenir à l’horizontal, s’ils démarrent au dixième de tour quand vous osez leur rappeler qu’il faut malgré tout acheter les vêtements de l’Aïd, s’ils perdent leur self contrôle à cause du plus petit tintement de vaisselle, ou de la moindre facture d’électricité que vous avez omise de geler et de différer pour après l’Aïd, si les hommes jurent cent fois par jour pour ne pas faire les courses, s’ils trouvent anormal que des enfants rigolent «trop fort» en regardant les dessins animés et qu’ils les menacent toutes les heures d’un black out, s’ils repassent en boucle les informations sur toutes les chaînes satellitaires en lisant le journal, s’ils trouvent votre «chorba» insipide, vos «bourek» trop salé et vos poivrons pas assez piquants, si tout à coup, ils développent une agoraphobie compliquée par une paranoïa, s’ils constatent qu’avec les voisins, le boulanger, le maraîcher, le boucher et la belle-mère s’est formée une force tranquille, insidieuse et sournoise pour leur empoisonner l’existence, il faut se rendre à l’évidence, c’est du côté de leur ego qu’il faut chercher. Car, si contrairement aux femmes, les hommes ne s’adaptent pas facilement au Ramadhan et donc aux percepts d’abstinence qu’il véhicule, c’est tout simplement que, contrairement aux femmes, ils n’ont jamais, en dehors de ce mois de ramadhan, été privés de rien. Jamais, ils n’ont connu l’interdit «Divin», parental ou sociétal. Jamais ils n’ont eu à prouver ni leur patience, ni leur obéissance et là, pendant un mois, ils s’aperçoivent combien cette position de résignation, de soumission, même à Dieu est difficile. Par contre, les femmes et l’interdit c’est différent. C’est une longue histoire de cohabitation, une deuxième nature presque.
8 août 2011
Contributions