Une ville, une histoire
Si l’Algérie m’était contée (95e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 94e partie :Le roi envoie un pigeon s’informer de la situation de sa fille. Mais l’ogre le repère, se transforme en aigle et le dévore. Puis il prend sa place et rassure le roi.
Le roi laisse le pigeon s’en aller. Celui-ci retourne dans son pays et reprend sa forme. La princesse attend que ces frères viennent la délivrer. En vain.
Le mois suivant, le roi envoie un autre pigeon. L’ogre le tue, prend sa place et vient voir la princesse qui lui confie toujours le même message : venez me délivrer !
— Comment as-tu trouvé ma fille ? demande le roi au faux pigeon.
— Elle est rayonnante de bonheur !
— A-t-elle besoin qu’on vienne la voir ?
— Elle vous dit de ne pas vous déranger, elle n’a besoin de rien !
Le pigeon a fait plusieurs voyages et la princesse ne voit toujours pas ses frères. Elle commence alors à avoir des soupçons et finit par comprendre que l’ogre tue les pigeons de son père et prend leur forme.
C’est le jour où le pigeon se présente. Hind au lieu de se plaindre, comme d’habitude, dit au volatile :
— Dis à mon père que je suis très heureuse, je le salue ainsi que mes sept frères et mes sept sœurs !
Le faux pigeon s’envole. Il rejoint le palais et fait son compte-rendu au roi.
— Voilà ce que ta fille te dit : elle est très heureuse, elle te salue ainsi que ses sept frères et ses sept sœurs !
Le pigeon s’en va. Le roi est intrigué : comment sa fille peut-elle parler de ses sœurs, alors qu’elle n’en a pas ?
Il fait venir ses frères et leur répète les paroles du pigeon.
— Notre sœur est en danger ! s’écrient-ils, nous allons la délivrer !
Ils sellent leurs chevaux et partent aux pays des ogres. Ils arrivent devant la caverne où se trouve leur sœur. L’ogre venait de partir à la chasse.
— Hind où es-tu ?
— Mes frères, je suis enfermée dans la caverne !
— Qui t’a donc enfermée ?
— Mon époux. C’est un ogre qui a pris l’apparence d’un jeune homme.
Et elle pleure à chaudes larmes.
— Nous allons te libérer !
Ils tentent d’écarter la pierre qui obstrue la caverne. En vain.
— Nous allons attendre qu’il revienne, nous le forcerons à te libérer !
— C’est un être féroce, il vous tuera ! Cachez-vous. Ce soir, je lui dirai qu’il fait chaud et je lui demanderai de laisser l’entrée de la caverne ouverte, alors, je vous rejoindrai et nous fuirons !
Les frères restent avec leur sœur, puis, à la nuit tombée, on entend un bruit sourd de branches cassées. Les frères se cachent. L’ogre se met à renifler.
— Hum, hum… ça sent la chair fraîche.
La princesse secoue la tête.
— Quel homme oserait s’aventurer dans ce pays ? Ton nez te trompe !
Mais l’ogre reste méfiant. (A suivre…)
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8 août 2011
1.Extraits, K. Noubi