Coutumes & Traditions
Hommes et femmes d’Algérie Sidi Abderrahmane (XIII)
Par M. A. Haddadou
Dans un autre rêve, Abderrahmane se voit au bord de la mer. Il aime beaucoup la mer qui l’incite à la méditation, mais il ne sait pas nager. Voici, dans le rêve, une foule qui s’approche de lui et le pousse à entrer dans l’eau :
«Tu dois nager !», lui crie-t-on. «Je ne sais pas nager !», répond-il, apeuré. Mais la foule incite et le pousse au bord de l’eau. C’est alors qu’il aperçoit, sur la plage, au milieu de la foule, son maître spirituel, le mystique Ibn ‘At’iya d’Andalousie. «Va, va», l’encourage-t-il. Il se sent aussitôt rassuré et se jette dans l’eau : miracle, il nage comme un poisson. Bien entendu, il faut interpréter symboliquement ce rêve : la mer où on le pousse à nager, c’est son œuvre d’interprétation du Coran qu’il a entamée : œuvre très difficile mais qu’il doit mener à terme pour répondre à la demande de la communauté. Bien que porté sur le rêve et la méditation, Abderrahmane s’est toujours intéressé aux affaires du monde et aux malheurs de ses contemporains, n’hésitant pas à prendre position quand les intérêts de la communauté sont en jeu. C’est ainsi qu’il a adressé des admonestations (nâs’a’îh’) aux tenants du pouvoir, les incitant à traiter avec ménagement leurs sujets, à ne pas exercer sur eux des pressions. Il va même jusqu’à les menacer des flammes de l’enfer s’ils persistent dans leurs erreurs.
8 août 2011
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