Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
Hommes et femmes au destin prodigieux (117e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 116e partie : Frida et Diego retournent aux Etats-Unis, la jeune femme est de nouveau enceinte. Elle voudrait retourner chez elle.
Elle a de fortes nausées. Le matin, le soir, dans la nuit même, elle se lève en courant pour se pencher sur le lavabo de la salle de bains. Elle a des hémorragies aussi. La peur de perdre ce deuxième enfant la hante.
— Je ne vais pas le garder, gémit-elle tout le temps.
Diego tente de la rassurer.
— Tu n’arrêtes pas de te torturer.
— J’ai peur de le perdre encore !
Il n’y a pas de doute qu’il l’aime toujours mais il fait passer sa carrière avant
elle : les expositions, les commandes, la gloire… Voilà tout ce qui intéresse l’artiste.
— Tu me délaisses, se plaint la jeune femme.
— J’ai des obligations, répond Diego.
— Ne suis-je pas prioritaire, dans l’état où je suis ?
Il ne dit pas non, mais il ne dit pas oui, non plus. Frida, elle, a compris que son époux n’hésiterait pas à la sacrifier pour son art !
Un matin, le 4 juillet 1932, jour de la Fête nationale américaine, elle se réveille dans un bain de sang. Elle hurle.
— Diego !
Il se réveille en sursaut.
— Diego, mon bébé !
Il appelle une ambulance et elle est évacuée à l’hôpital. Les médecins font tout pour sauver l’enfant. En vain. Elle avorte pour la seconde fois.
A son réveil, Frida porte la main au ventre et hurle.
— Mon enfant, mon enfant !
Il lui faut plusieurs jours pour accepter la perte de son bébé. Comme lorsqu’elle a eu l’accident qui l’a clouée plusieurs jours au lit, elle se retourne vers la peinture. Elle se fait installer un chevalet sur son lit d’hôpital et peint.
Elle réclame à Diego des ouvrages médicaux. Elle les lit et s’inspire des planches.
Mais voilà, alors qu’elle commence à émerger du cauchemar, un télégramme arrive de Mexico. Il est de son père.
«Maman est gravement malade. Un cancer.»
C’est tout mais le message est clair : si elle veut revoir sa mère vivante, elle doit rentrer immédiatement.
— Je dois rentrer, dit-elle à Diego.
— J’ai encore à faire ici, répond-il.
Elle lui montre le télégramme.
— Je veux la revoir avant qu’elle ne meure ! Et puis, elle a peut-être besoin de moi… elle m’a soignée quand j’étais malade…
Diego, pour une fois compréhensif, hoche la tête.
— D’accord ! (A suivre…)
8 août 2011
1.Extraits, K. Noubi