Les bronzés!
par El-Guellil
Les statuettes en bronze qui trônaient à l’entrée de la majorité des immeubles du centre-ville, ont disparu. Elles ont sûrement fait la joie de quelques fonderies une fois transformées en lingots. Possible aussi qu’elles aient pris les chemins de l’émigration clandestine. Des rampes d’escalier en métal noble ont, elles aussi, dégarni la ferronnerie. Où sont-elles passées ?
Des câbles téléphoniques, des milliers de kilomètre sont arrachés. Mieux il se trouve des organismes qui, actuellement vous donnent le bilan en poids ou en métrage des matériaux dérobés, comme on donne le bilan des naissances et de la mortalité. « Un jeune de 15 ans répondant au initiales « B-R » a été retrouvé électrocuté au lieu-dit kda ». Une brève laconique sur un journal qui illustre le drame de ces jeunes prêts à mourir pour quelques grammes de câble électrique qu’ils revendraient pour manger ou s’acheter une paire de godasses. Kamikaze, dites-vous ?
Des compteurs d’eau sont volés. Au moment du démontage de ces compteurs, on s’assure que l’eau est coupée. C’est dire que le vol est bien étudié. Ce n’est que lendemain, quand l’entreprise des eaux daignera ouvrir ses vannes et que l’eau se remettra à couler dans tous les sens et que le « pot au bronze » sera découvert. Les égouts qui devaient recueillir cette eau, ont eux aussi perdu leurs couvercles en fonte. Tout ce vent de vol et cette nuée de voleurs ne peuvent exister que si la demande existe, que si la clientèle est connue, que si, que si
Au fait l’exportation des métaux ferreux et non ferreux, autorisée une fois, interdite une autre fois, est-elle tolérée discrètement pour ceux qui les ont en bronze, les épaules
C’est que chez nous c’est l’humeur qui préside la décision. Il suffit qu’un exportateur ne dise pas bonjour à un décideur pour que tout bascule
4 août 2011
Contributions