Trop durer au pouvoir décrédibilise les hommes politiques pour trois raisons au moins. D’abord, ils sont perçus comme vissés à leurs postes. Ensuite parce qu’ils traversent la succession des idéologies et des grands changements intervenus et intégrés dans le monde. Enfin, ils se présentent avec des visions congelées.
En Afrique et dans le «monde» arabe, les transitions n’ont jamais fait l’objet de transactions politiques. Les pouvoirs en place ont toujours imposé des réformes de façon unilatérale. Une partie décide pour toutes les autres. Un problème de moral se pose. Des réformes politiques peuvent être décidées et menées sur la base de l’unilatéralisme quand les rapports de force sont en faveur du pouvoir. Elles ont juste dans ces conditions besoin qu’il y ait un certain nombre de «concertés» pour jouer sur la loi du nombre. Aucun pouvoir dans les pays autoritaristes (et même démocrates) ne peut accepter de gaspiller les rapports de force qui sont en sa faveur pour faire des textes qui favoriseront l’opposition. Il peut y avoir des rapports de force en faveur du pouvoir mais ces rapports de force reposent exclusivement sur les moyens de force, lesquels sont constitués par les forces de sécurité. Il y a également les rapports d’opinion qui peuvent constituer une force dans deux cas précis. Dans une démocratie, ou alors quand les populations sont déterminées. Quelles réformes voudraient ceux dont les rapports de force sont en leur faveur? Quelles réformes voudraient les autres, tous les autres, tous ceux qui ne peuvent pas exploiter en leur faveur les rapports d’opinion? Ceux qui sont au pouvoir bien sûr ne sont pas prêts à céder le pouvoir. Des réformes? Oui, bien sûr. L’opposition en veut, en réclame et les exige. Le pouvoir en est d’accord, la preuve il initie des réformes. Voila une commission qui est mise en place. Le nombre de consultés est élevé. Que faudrait il léguer aux générations futures en matière de ressources, en termes de choix entre systèmes politiques et en terme de modèles économiques. Les pouvoirs successifs sont également responsables de ce que les guerres civiles constituent une menace certaine du fait que l’accès et le maintien au pouvoir ne s’appuient pas sur la citoyenneté mais sur l’appartenance à une communauté. L’exemple de l’Irak est fort à méditer avec la rupture de la cohésion nationale qui constitue le seul espace de défense nationale.
4 août 2011
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