Rencontre avec Hocine Aït Idir : «Je rends hommage aux artisans du réveil de la conscience nationale»
Né en 1941 à Bologhine (Alger), Hocine Aït Idir a été membre de l’Organisation civile du Front de libération nationale (OCFLN) en 1956. Il avait à peine 6 ans lorsque il a rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) en wilaya IV, zone I, où il a fait partie du légendaire commando Ali Khodja.
Blessé et fait prisonnier le 6 mai 1960, il passe une partie de sa captivité dans les hôpitaux, jusqu’à sa libération en avril 1961. Après l’indépendance, il occupe d’importants postes de responsabilité au sein du parti du FLN et de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM).
Il fut député à l’Assemblée populaire nationale 1977-1981, grand invalide de guerre, cadre supérieur de la nation, aujourd’hui retraité, membre du bureau exécutif de l’ONM pour la wilaya d’Alger. Rencontré dernièrement à la librairie du Tiers monde (Alger), où il effectuait une séance de vente-dédicace de son ouvrage «Commando Ali Khodja», paru aux éditions «Alger Livres», Hocine Aït Idir accepte volontiers de répondre à nos questions.
Pourriez-vous présenter votre livre Commando Ali Khodja au public ?
Dans cet opus, je tiens à rendre le plus vibrant hommage aux grands hommes que furent les artisans du réveil de la conscience nationale ainsi qu’à tous ceux qui prirent les armes pour le grand combat de libération nationale. Je considère cet ouvrage comme une sorte de reconnaissance au courage et à l’abnégation de ces hommes d’exception qui ont écrit avec leur sang les pages les plus belles de l’Histoire d’Algérie.
Je tiens à saluer, par ailleurs, l’ensemble de ceux qui, par leurs actions quotidiennes, ont contribué au triomphe de la cause nationale, tous ceux qui ont enduré les souffrances, la peur, la faim, la soif, les tortures et les brimades, enduré les horreurs et les souffrances de l’univers carcéral colonial, les camps de concentration, tout le peuple qui s’est soulevé le 11 décembre 1960.
Si on vous demandait, de manière bien sûr arbitraire, pour lequel des djounoud ou encore des chouhada vous avez le plus d’inclination ?
Il est difficile pour moi de définir des noms. La liste est tellement longue.
Je pourrais éventuellement citer le Commandant Azzedine, Omar El Harrachi, Mustapha El Harrachi, Mustapha El Blidi, Saïd Moussouni, Hocine Kouar, Lakhdar Bouliss, Lounès Rafae, Ali Berkanou.
Est-ce que, à travers le personnage du chahid Mustapha, on peut dire que se sont dessinés les contours de l’algérianité ?
Effectivement. Je place une confiance totale dans les nouvelles générations. J’estime que ces jeunes pourront reprendre le flambeau.
Vous portez aujourd’hui sur ce livre un message. Quelle est la valeur de ce message ?
Il n’y a pas d’avenir sans dialogue et sans respect du droit à la différence. C’est par le dialogue et le débat que l’on peut retrouver une nouvelle civilisation commune. La mondialité et la mondialisation font que nous vivons dans un seul village, nous avons l’obligation de dialoguer, de communiquer pour pouvoir mettre les règles de droit qui nous permettent de vivre en paix et en justice.
La lecture de votre roman est d’une grande intensité émotive. Cette atmosphère profonde des sentiments est-elle une marque spécifique de votre style ?
C’est aux lecteurs de me faire fart de leur appréciation. En tant qu’écrivain, je ne pense pas avoir une optique déterminée. Généralement, j’écris parce que le sujet traité m’interpelle. Effectivement, ce thème est porteur d’une grande charge émotionnelle.
Votre livre est commenté par beaucoup de spécialistes comme étant un ouvrage agrémenté d’annexes et d’un album iconographique très riche. Partagez-vous cela ?
Foncièrement.
Des projets en perspective ?
Je compte me consacrer à l’écriture de l’histoire de la lutte de libération nationale.
http://www.horizons-dz.com/culture/24542.html
25 octobre 2011 à 16 04 11 101110
salut jedu