90.Si l’Algérie m’était contée (90e partie) Par K. Noubi

Une ville, une histoire
Si l’Algérie m’était contée (90e partie)
Par K. Noubi

Résumé de la 89e partie n L’épreuve instaurée par le roi pour accorder la main de sa fille est si difficile que personne ne la tente. Or, un ogre, déguisé en voyageur, veut la tenter.

Le lendemain, alors que la population est réunie dans la cour du château, l’ogre, qui a revêtu ses plus beaux atours se présente.
— Le pauvre, murmure-t-on, dans la foule, il va vers la mort !
Quelques personnes bien intentionnées tentent de le retenir.
— N’y va pas, tu vas te tuer !
Mais il leur répond :
— Je vais remporter l’épreuve !
Le roi le fait monter jusqu’au dernier étage du palais, puis, l’ogre accède au toit. En bas, tout le monde a les yeux rivés sur l’homme qui s’apprête à sauter. Mais va-t-il sauter ? Va-t-il se rétracter, à la dernière minute. Il saute !
— Oh ! crie la foule.
Il s’écrase sur le sol mais aussitôt se relève, triomphant. La foule hurle :
— Bravo, bravo !
L’ogre se présente devant le roi.
— Sire, j’ai remporté l’épreuve que tu as imposée !
Le roi, qui n’en revient pas, lui fait un signe de la main.
— Reviens plus tard, j’ai besoin de réfléchir !
Il se retire aussitôt, suivi de ses fils.
— C’est une véritable catastrophe, leur dit-il.
— Tu as promis la main de ta fille à qui sauterait du haut du toit du palais ! Et cet homme a sauté !
— Comment a-t-il pu survivre à ce saut ? Il ne s’agit pas d’un homme mais d’un sorcier !
— Qu’importe, il a remporté l’épreuve ! Si tu ne tiens pas ta promesse, tu passeras pour un menteur !
Le roi secoue la tête.
— Mais je ne veux pas lui donner ma fille !
— Nous aussi nous ne voulons pas donner notre sœur en mariage, mais on ne peut pas faire autrement : un roi doit tenir ses promesses !
Le roi qui ne sait plus que faire s’écrie :
Faites venir Setout !
On fait venir la vieille Setout. Le roi lui raconte l’affaire.
— Cet homme est extraordinaire !
— Je ne veux pas lui donner ma fille, dit le roi, trouve-moi un prétexte pour qu’il ne la prenne pas !
La vieille esquisse un sourire, avec sa bouche édentée.
— Rien de plus simple : impose-lui une autre épreuve !
— Mais s’il le prend mal ?
— Dis-lui qu’avant de lui accorder la main de ta fille, tu voudrais tester d’autres qualités.
— Que vais-je lui proposer qu’il ne saurait faire ?
— Eh bien, dis-lui que tu veux l’aigle bleu qui niche en haut de la montagne, protégée par les ogres. (A suivre…)

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