Le monde de l’étrange
Etranges pouvoirs (120)
Par M. A. Haddadou
Victor Hugo ne se contente pas de «convoquer» à sa table sa fille Léopoldine : il «entend» également l’esprit d’illustres disparus, de son époque,
comme Chateaubriand ou Lord Byron mais aussi des époques passées, comme Platon, Luther, Dante, Racine, Molière, Shakespeare, Galilée, Walter Scott et bien d’autres encore. Même Jésus-Christ vient lui parler en faisant tourner la table ! a côté de ces célébrités on note la présence d’animaux qui se sont illustrés dans l’histoire : le lion d’Androclès, l’ânesse de Balaam ou encore la colombe de l’Arche de Noé, qui viennent grogner, voleter et même dire quelques mots, ce qui permit au grand poète de tirer la conclusion que les animaux possèdent une âme, ce qu’il ignorait complètement auparavant ! Il ignorait également que les abstractions, telles que la mort, la vie, le drame, la poésie ou la critique en avaient aussi une : il les appelle, elles lui répondent et il passe des heures à «discuter» avec elles ! Mais il n’y a pas que les morts et les animaux célèbres à s’inviter à la table du poète. Il y a aussi l’esprit des vivants mais endormi. Dans son livre sur cette expérience de Victor Hugo, serge de Mutigny écrit : «C’est le cas du prince Louis-Napoléon qui eut la mauvaise idée d’envoyer son double dans la table de Marine Terrace, ce qui permit à Victor Hugo de le blâmer sévèrement pour ses crimes… toutes ces entités «s’exprimaient» en français et en vers, des vers d’un style très hugoliens mais que personne, dans l’entourage du poète, ne songeait à lui attribuer.
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3 août 2011
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