Histoires vraies
Petting Party (4e partie)
Résumé de la 3e partie : Margaret que Foutch a laissée pour morte, émerge de l’amas de terre. Un fermier de passage se porte à son secours…
A l’hôpital de Corington, où Margaret vient d’être conduite, les médecins, après un premier examen, la considèrent comme perdue. Dans la panique générale, le personnel hospitalier l’installe tout de même dans un lit en lui prodiguant tous les soins possibles, notamment une transfusion de sang. Puis une infirmière alerte la police.
Il accourt, dans la cohue des parents et des amis affolés, un vieux policier en uniforme, calme et au regard torve :
«Avec qui était-elle demande-t-il au père.
— Nous ne savons pas. Elle nous a dit simplement qu’elle partait pour le week-end avec des amis.
— Quels amis ? demande-t-il à la mère.
— Je ne sais pas… répond la mère en larmes. Elle a des tas d’amis…
— Mais, vous avez tout de même bien une idée de l’endroit où elle était ?»
Non. Ils ne savent pas. Ils ne savent rien, sinon que leur fille a été violée car, d’après l’examen, elle n’est plus vierge. Or sa virginité était justement ce à quoi elle tenait le plus.
Le policier se tourne vers le fermier qui l’a trouvée.
«Et vous ? Qu’est-ce que vous savez ?»
L’homme chauve au gros nez qui voudrait bien retourner au marché pense, lui, que ce à quoi il tient le plus c’est à sa vieille guimbarde. Il jette un regard par la fenêtre pour la surveiller et hausse les épaules :
«Moi je sais rien… rien du tout… Elle était sur le bord du chemin. C’est tout ce que je peux dire…Alors, je peux partir ? Mon truck est en double file.
— Attendez. Vous allez me conduire à l’endroit où vous l’avez trouvée.»
Le policier pense que c’est une sale affaire. Si Margaret meurt avant d’avoir repris connaissance, il ne sera pas facile, sinon impossible, de retrouver le criminel… Or le médecin est formel : Margaret est dans le coma. Il n’a aucune chance d’obtenir d’elle la moindre déclaration.
«D’accord, dit le policier, mais laissez-moi au moins la voir.»
Or, à la surprise générale, l’apparition de l’uni-forme bleu du policier provoque chez Margaret un effet prodigieux. Elle se dresse sur son lit et s’écrie :
«C’est Ernest !
— Qui c’est, Ernest ?
— Foutch… » murmure alors la jeune fille qui retombe dans le coma, immédiatement.
Le médecin pousse alors le policier vers la porte, convaincu que Margaret est en train de vivre ses derniers instants.
Toutes sirènes hurlantes, les voitures de la police s’arrêtent devant la maison d’Ernest Foutch. Celui-ci n’a aucune peine à jouer la stupéfaction. Il est réellement très étonné que les policiers soient déjà là. Et, bien entendu, il nie.
«Oui c’est vrai. J’ai passé la journée de samedi et une partie du dimanche avec Margaret mais je ne l’ai pas vue depuis l’après-midi.
— Elle vous a dénoncé !»
Foutch ouvre des yeux incrédules, en bafouillant :
«C’est pas possible…»
Là encore l’étonnement du criminel n’est pas de la comédie, il insiste :
«Comment ça… elle m’a dénoncé ?
— Oui. A l’hôpital… Elle a repris connaissance quelques secondes, le temps de prononcer votre nom.
— Mais ce n’est pas possible, elle délire ! Ou bien vous avez mal compris.»
Le policier empoigne Ernest Foutch avec autorité :
«C’est bien ce que nous allons voir.» (A suivre…)
Pierre Bellemare
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3 août 2011
Histoire