Ainsi va la vie
La belle inconnue (1re partie)
Par K. Yerbi
Averse :C’est une frêle jeune fille qui demande à Omar, le maître assistant, s’il peut l’abriter sous son parapluie…
La pluie est tombée si brusquement que les étudiants, surpris par l’averse, se dispersent, en criant : les uns se précipitent sous les parapluies qui viennent de s’ouvrir, d’autres cherchent, éperdus, des abris.
«Il pleut, il pleut !»
Des étudiants, sans se faire prier, n’hésitent pas à se coller à ceux qui ont eu la présence d’esprit de se munir de parapluie.
— S’il vous plaît…
— Serrons-nous…
— Tu ne seras pas gêné ?
— Non, il y a encore de la place pour d’autres.
Omar, le maître assistant, a, lui son parapluie, mais on n’ose pas s’abriter sous le sien. Et pourtant, il est prêt, lui aussi, à faire de la place. C’est que la pluie a redoublé d’intensité. C’est alors qu’une frêle jeune fille lui demande timidement si elle peut s’abriter.
— Je peux, s’il vous plaît, monsieur ? Il pleut si fort…
Il sourit.
— Bien sûr ! Il comprend au «monsieur» qu’elle lui donne qu’il s’agit d’une étudiante… Peut-être même une de ses étudiantes.
Elle hésite.
— Je ne veux pas vous gêner !
Il secoue la tête.
— Mais bien sûr, mademoiselle !
Elle se colle presque à lui.
— Cette pluie, dit-elle, en rejetant ses longs cheveux en arrière.
Il la regarde.
— Vous êtes juste un peu mouillée…
— Je croyais que j’allais être emportée… dit-elle en soufflant
— Calmez-vous, ce n’est qu’une averse, certes, brusque mais une averse, pas le déluge !
Elle le suit comme si elle allait prendre le même itinéraire que lui. Or, lui, justement, il va chercher sa voiture.
— ça continue à tomber, dit-elle.
— Ne vous inquiétez pas, ça va s’arrêter !
Ils arrivent au parking de l’université. Omar lève les yeux au ciel.
— Voilà, ça s’arrête, dit-il.
— Ah bon ? fait-elle.
Il écarte légèrement le parapluie comme s’il avait peur que la pluie se remette à tomber, il le laisse ainsi un court instant et comme il n’y a plus une seule goutte, il le referme .
— C’est fini !
— Je suis quand même mouillé ! dit la jeune fille
— Quelques gouttes seulement…
— Et s’il se remet à pleuvoir ? gémit-elle. Vous allez partir, et moi, je serai cette fois-ci emportée !
Il rit. (A suivre…)
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3 août 2011
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