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Les pauvres nécessiteux par Moncef Wafi

2 août 2011

Contributions

               Réelle avancée dans la résorption de la misère en Algérie, le gou vernement a décidé de porter le couffin du ramadhan à hauteur de 3500 dinars, de quoi réjouir les millions d’estomacs peu rassasiés. Une décision historique, courageuse du ministère de la Solidarité qui se découvre,

chaque année, une âme de plus en plus généreuse et des chiffres de plus en plus hérétiques. Comme à chaque période du calendrier musulman, l’Algérie renoue publiquement et officiellement avec ses vrais pauvres et ses faux prophètes, constate, presque dans l’indifférence, que la ceinture de la misère s’est resserrée d’un cran par rapport à l’année d’avant. Chaque année qui passe, ce sont des milliers d’Algériens anonymes qui basculent dans la pauvreté, rongés par la précarité de l’emploi et chassés, à coups de pied, des derniers centimètres d’une classe moyenne à l’agonie. Il ne faut pas être devin pour comprendre que le nombre de nécessiteux est en hausse en Algérie et la B.A annuelle des pouvoirs publics ne changera pas grand-chose à une chute dans les abysses de la misère.

Malgré les statistiques « optimistes » de la tutelle sur la retraite de la pauvreté, chaque ramadhan charrie avec lui son lot de familles claudicantes, s’appuyant sur un smicard en sursis. Une misère qui a fait le lit des déviances sociales, enfantant, au passage, la démocratisation de la prostitution, la violence à la chaîne et une haine génétique. En 2010, le gouvernement avait déclaré que le nombre de nécessiteux a baissé de 60 000 personnes. Rien que ça, alors que le nombre de bidonvilles ne cesse de grandir et de plus en plus d’enfants sont obligés de battre le pavé pour faire vivre leurs familles. C’est à se demander si les chiffres officiels sont communiqués par des gens qui regardent, parfois, de leurs fenêtres pour voir dans quel pays ils sont. Et là où ils sont, les gens ne sourient pas souvent et les enfants ne jouent pas au tennis. Pays schizophrène, par excellence, l’Algérie officielle continue de cultiver, à outrance, ce paradoxe inouï qui veut que la réalité soit aliénée par une image idyllique d’un drapeau où il fait bon de vivre sous son ombre. Ainsi, Djamel Ould Abbès, alors ministre de la Solidarité nationale, avait déclaré qu’il n’y avait pas de pauvres en Algérie, mais seulement des nécessiteux. Un avis que partagera le ministre des mosquées, rappelant que ce principe de pauvres est l’œuvre des médias sataniques. Qu’à cela ne tienne, se référant au dictionnaire français, voilà onze synonymes de nécessiteux : besogneux, clochard, humble, indigent, mendiant, misérable, miséreux, pauvre, pouilleux, sans-le-sou, va-nu-pieds. Quant à dire que la pauvreté en Algérie est une pure invention médiatique c’est comme qui dirait se payer la tronche du peuple. Malgré ces démentis officiels, ces sorties ministérielles pour affirmer que le peuple algérien est riche et que ses pauvres ne sont qu’une vue de l’esprit, des éléments posés, là, par la main étrangère pour souiller l’image réverbérante de l’Algérie, la misère continue de tisser sa toile, prenant des familles au piège, en faisant un drôle de doigt d’honneur à tous ses détracteurs. Maintenant, et pour en finir avec ces chiffres de la honte, exportons tous les pauvres, vrais ou faux, vers la Mauritanie, fermons les restos du cœur et détruisons une bonne fois pour toutes, tous les couffins d’Algérie et remplaçons les par des paniers en osier, ça fait plus chic et plus riche même si on crève de faim.

http://www.lequotidien-oran.com/?news=5156274

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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