Ainsi va la vie
Les preuves de l’amour (52e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 51e partie : Wissam sait qu’elle va mourir. Mounir passe désormais tout son temps avec elle.
Le matin, il fait ses consultations et l’après-midi, il la passe la voir. Il assiste à son dîner, puis rentre.
Les parents et le mari de Wissam rendent visite à la malade tous les jours. Il évite de les rencontrer, surtout le mari. Il se sent comme coupable d’être intime avec Wissam, bien qu’il considère avoir plus de droit sur elle que lui !
Une fois seulement, il lui parle de lui.
— Ton mari paraît très gentil !
— Oui, dit-elle, c’est un brave homme ;
Le mot surprend Mounir : est-ce ce genre de mots qu’une femme utilise à l’égard de son époux ?
— Tu l’aimes ? lui demande-t-il
Elle le regarde, surprise par la question. Elle met un moment avant de répondre.
— J’ai de l’affection pour lui…
— Je te demande si tu l’aimes, répète-t-il
Elle lui prend la main et le regarde de ses beaux yeux couleur pervenche qu’une vague de tristesse traverse.
— Ai-je besoin de te dire qui j’aime ?
Il a honte de lui.
— Non, dit-il
Et il ne lui reposera plus jamais ce genre de question.
Il prendra même son époux en sympathie.
Une fois, il aperçoit sa cousine Amel dans le service. Il se dit qu’elle est peut-être là dans le cadre de son stage puis il se rappelle les allusions de sa mère quant à une «relation à l’hôpital» et il l’espionne à son tour. Il la voit rôder et même entrer dans la chambre de Wissam et regarder son dossier.
Il la retrouve un peu plus tard dans son service et lui demande ce qu’elle a fait de sa matinée.
— Je suis allée dans tel et tel service…
Elle ne cite pas le service de Wissam.
— Et tel service ? demande Mounir
— Je n’y suis pas allée, ment-elle
Alors il éclate.
— Comment peux-tu mentir de façon aussi effrontée ? Je t’interdis de m’espionner à l’avenir et de retourner dans la chambre de la malade ! Je t’interdis surtout d’en parler à ma mère !
Il ajoute, en colère.
— Sache que j’aime cette femme et qu’elle m’aime. Sache aussi qu’elle n’en a pas pour longtemps à vivre. Alors, ne cherche pas à lui nuire !
Amel est confuse.
— Pardonne-moi, dit-elle, je ne pouvais pas savoir !
— Maintenant que tu sais, continue Mounir, laisse-nous tranquille !
Désormais elle ne le surveillera plus. Elle va même l’éviter. (A suivre…)
2 août 2011
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