49.Maya La nouvelle de Yasmine Hanane

Edition du Dimanche 17 Janvier 2010

Des gens et des faits

Maya

La nouvelle de Yasmine Hanane

RÉSUMÉ : Djamel est surpris de trouver sa femme en train de préparer le dîner. Cette dernière lui dévoile ses intentions. Un dîner romantique en tête à tête ne leur fera sûrement pas de mal.

49eme partie

Samia sourit. – Je préfère plutôt dîner tranquillement chez moi avec mon cher mari. C’est plus intime et plus romantique. Tu ne trouves pas ?
- Si. Mais je voulais t’épargner toute cette tracasserie. Tu as dû commencer à cuisiner très tôt.
- Dès que je suis rentrée du boulot. Je voulais te gâter pour ce soir et j’ai préparé les plats que tu apprécies le plus.
Djamel sourit.
- Eh bien je vois que tu reviens à de meilleurs sentiments envers moi.
- Petit coquin ! Tu devrais savoir que mes sentiments n’ont jamais changé envers toi. Bien au contraire.
- Hum… C’est pour cela que tu m’a fais toute cette scène hier soir.
- Non. Ne prend pas les choses de cette manière, Djamel. Je n’ai pris aucune décision sans avoir bien réfléchi.
- Mais à quoi as-tu bien pu réfléchir en me proposant de divorcer ?
Samia se lève et branche la cafetière électrique.
- Assieds-toi, je vais préparer un peu de café, en attendant que le dîner soit prêt.
Djamel s’installe à la table de la cuisine, puis reprend :
- Tu ne réponds toujours pas à ma question.
Samia pousse un soupir :
- Je n’ai pas de réponse à te donner, Djamel. Tu connais les circonstances.
- Tu veux dire que le fait de ne plus pouvoir enfanter…
- Oui, l’interrompe Samia. Oui, je ne peux plus enfanter et cela me rend malade. Pourquoi dois-tu te sacrifier alors que tu n’y es pour rien dans cette situation. Je suis la seule coupable dans tout ce qui arrive, et toi, tu es encore jeune et beau. Tu devrais…
Elle s’interrompt. Djamel la regardait d’un air si sévère qu’elle a cru un moment qu’il allait se lever et la gifler.
- Je devrais quoi ? lui lance-t-il d’une voix étouffée par la colère.
Samia avait peur de terminer sa phrase. Elle avait peur de le vexer et de le rendre encore plus malheureux qu’il ne semblait l’être.
- Je devrais prendre une autre femme ? Hein ? C’est ce que tu veux ?
Samia baisse les yeux et hoche la tête avant de murmurer :
- N’est-ce pas la meilleure solution pour toi ?
Djamel se lève et la prend par les épaules avant de la secouer très fort.
- Si jamais tu répètes cette phrase, tu le regretteras pour le restant de tes jours. Je ne consentirais jamais à divorcer ou à prendre une autre femme ! Jamais ! Tu m’entends, Samia, jamais !
Il la regarde un moment bien dans les yeux avant de la relâcher. Elle remarque que le café bouillait et qu’elle avait oublié de le servir.
Tel un automate, elle dépose deux tasses et le sucrier sur la table, puis débranche la cafetière avant de servir son mari. Elle se sert aussi un café crème puis se rassit.
- Je voulais te faire une proposition. Djamel, qui sirotait son café, la dévisage un moment avant de demander :
- Laquelle ?

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