Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
Hommes et femmes au destin prodigieux (111e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 110e partie : Frida reprend vie, fait de la politique. De nouveaux amis, un exilé cubain et une photographe italienne, la poussent à adhérer au Parti communiste mexicain.
Elle assiste aux réunions de cellule et acquiert la conviction que la Révolution approche. La Révolution, pour elle, ce n’est pas seulement, comme le proclament les communistes, le renversement de la bourgeoisie et la dictature du prolétariat, mais c’est surtout la libération des masses, la dignité du peuple, le droit au travail et à l’instruction pour tous et, surtout, insiste-t-elle, l’émancipation de la femme. Ses camarades lui expliquent que celle-ci viendra, par la suite.
— Non, dit-elle, c’est une question prioritaire !
Comme beaucoup de Mexicains, elle a soutenu le gouvernement révolutionnaire mexicain, mais le progrès, la démocratie, la justice tant attendus tardent à venir. Elle adhère alors au Parti communiste.
Elle, la frondeuse, l’indisciplinée par nature va se soumettre à la discipline d’un parti, certes révolutionnaire mais dogmatique et surtout démagogique : mais la liberté promise et l’émancipation valent bien les sacrifices !
Et puis, dans le parti, elle découvre des gens passionnants, comme Antonio Mella et Tina. Elle va surtout retrouver l’homme qui, lorsqu’elle était adolescente, a fait vibrer son cœur : Diego Rivera.
Au retour d’Europe, et après la parenthèse «cubiste», Rivera, devenu révolutionnaire, est résolu, avec d’autres peintres, à créer un mauvais style artistique mexicain, qui s’inspire à la fois de l’art révolutionnaire soviétique, et des traditions amérindiennes. Il a abandonné le chevalet, symbole de l’art «bourgeois», parce que ne produisant que des étoiles, destinées à être achetées par des particuliers, contre la fresque, exposée, elle, aux regards du peuple. Et comme pour compléter son engagement, Diego, suivant l’exemple d’intellectuels et d’artistes de gauche, s’est inscrit au Parti communiste. Par sa stature, il devient rapidement un membre influent du parti. Il est plus massif, plus laid mais aussi le plus sympathique, avec son large sourire.
Selon une version répandue, c’est au cours d’une soirée organisée par Antonio Mella et Tina que Frida rencontre Diego. On parle aussi d’une réunion de la cellule du parti.
Comme Frida le regarde avec insistance, Antonio lui demande :
— Tu le connais ?
Elle pense à la rencontre d’il y a quelques années, à l’époque où elle se promettait de «porter l’enfant» du peintre. Mais elle répond :
— Non !
— C’est un grand peintre, dit Mella. Il a exposé en Europe, au Mexique, le gouvernement lui a confié la décoration de nombreux édifices publics.
— Je le sais, dit-elle
— Il lutte pour l’instauration d’un art révolutionnaire, proche des foules… C’est pourquoi il privilégie les fresques… si tu veux, tu peux aller le voir travailler !
— Frida fait également de la peinture, dit Tina..
— Ah oui ? dit Mella, alors, tu vas t’entendre avec Diego ! (A suivre…)
2 août 2011
1.Extraits, K. Noubi