Edition du Lundi 18 Janvier 2010
Culture
La littérature et le football en débat
L’AUTEUR HAMID GRINE, À L’ÎLE LETTREE
Par : Sara Kharfi
Le café littéraire l’Île lettrée a reçu, avant-hier après-midi, l’auteur Hamid Grine qui a, le temps d’une rencontre, évoqué sa littérature, son rapport au journalisme, son dernier roman et son rapport au sport, notamment au football.
Il a d’abord été question, lors de cette rencontre animée par Sid-Ali Sakhri, de littérature et, plus précisément, du dernier roman de l’auteur, Il ne fera pas long feu (éditions Alpha, 2009). Dans ce dernier, Hamid Grine dresse le portrait de la presse algérienne à travers le personnage archétypal, Hassoud : un patron de presse qui n’a pour ambition dans la vie que de détruire ses concurrents, tromper ses proches et être vu et considéré comme le plus beau, le meilleur et le plus “in”. Un personnage “bling-bling” aux traits exagérés qui rassemble toutes les tares de l’humanité. Le roman de Hamid Grine lève le voile sur le monde si fascinant de la presse et il est l’un des premiers à s’être intéressé au monde de la presse et de l’édition.
Hamid Grine évoque souvent Balzac et d’autres romanciers du courant réaliste ; et comme Balzac, Grine s’est intéressé au monde des éditeurs et de la presse parce qu’il l’a connu. Sa description n’en est que plus réaliste et plus vraie. En outre, il a également été question de football, car Hamid Grine est un ancien journaliste sportif et son rapport aux deux disciplines, qui semblent aux antipodes, est pertinent. D’autant que beaucoup d’auteurs de par le monde n’ont jamais caché leur passion pour ce sport, rassembleur et véritable phénomène de société, notamment Montherlant dans les Olympiques, Jean Philippe Toussaint dans La Mélancolie de Zidane, ou encore Albert Camus qui était gardien de but et qui cultivait une très grande passion pour le foot, et même l’écrivain camerounais Eugène Ebodé qui était footballeur professionnel et qui s’est reconverti en écrivain après une blessure. Le Français Pascal Boniface a consacré une partie de ses écrits au football, avec des essais comme Géopolitique du football (1998) ou encore La Terre est ronde comme un ballon. Hamid Grine, quant à lui, a écrit un livre sur Lakhdar Belloumi. Mais l’actualité a pris le dessus sur le reste, et l’invité de l’Île lettrée a brièvement parlé de la relation tendue entre le coach national et la presse, tout en évoquant la qualification de l’Algérie au Mondial 2010.
“Pour la première fois depuis 1962, on s’est identifié à quelque chose”, dit-il à propos de l’équipe d’Algérie et de la joie donnée aux Algériens par les poulains de Saâdane un certain
18 novembre 2009. Comme le débat était ouvert, Hamid Grine a répondu aux questions de l’assistance, notamment à une, relative à l’identité.
“Moi, je suis contre les identités. Je préfère le mot « humain ». J’aurais aimé un monde sans frontières, un monde de citoyens libres”, a-t-il confié. Hamid Grine a “subi” à la fin le questionnaire de Proust, qui aura appris à l’assistance une autre facette de la personnalité de l’auteur.
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=128833&titre=La%20litt%E9rature%20%20et%20le%20football%20en%20d%E9bat&
1 août 2011
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