Edition du Mercredi 20 Janvier 2010
Des gens et des faits
Maya
La nouvelle de Yasmine Hanane
RÉSUMÉ : Djamel encourage sa femme à prendre Maya et à partir en vacances. Cette dernière a une idée. Elle n’aurait jamais cru pouvoir mettre son plan facilement à exécution. Djamel ne se doute de rien. Malgré tout Samia est bien triste.
52eme partie
Il aurait lui aussi aimé avoir ce deuxième enfant. Et au fond de lui-même, il sentit un petit pincement de regret. Mais pour tout l’or du monde, il n’aurait consenti à prendre une autre femme. Jamais il n’abandonnera Samia. Quel que soit le prix à payer !
Il se répétait sans cesse cette phrase. Et sur le chemin de l’aéroport, alors qu’il accompagnait sa femme et sa fille, il se promet de ne penser à rien d’autre, qu’au bonheur de revoir Samia et Maya revenir de ce voyage, bien reposées, et bronzées à souhait.
Il ébauche un sourire et Samia le remarque.
- Pourquoi ce sourire ? Tu es content de te débarrasser de nous ?
- Mais non, andouille. Dis plutôt que je suis content de te voir redevenir plus raisonnable. Ce voyage va vous faire le plus grand bien à toi et à Maya.
Samia prend un air sérieux pour répondre :
- Tu aurais dû toi aussi penser à prendre un peu de repos et à nous accompagner. Je n’aimerai pas retrouver un homme fatigué et dépassé par les évènements à mon retour.
- Tu ne sais à quel point j’aurais aimé partir avec vous deux. Hélas ! J’espère que ce ne sera que partie remise.
Samia se mordit les lèvres.
- Je l’espère moi aussi, Djamel. Surtout prend soin de toi et tâche de rentrer tôt à la maison pour dormir un peu et te reposer.
- Oui, merci pour tes conseils, maman ! Il rit. Au fait, n’oublie pas de me ramener un petit souvenir de Venise.
- Quoi donc ? Tu as une préférence ?
- Je me fie à tes goûts d’artiste. Euh…
- Oui ? Tu veux quelque chose de précis ?
- Non, pas précisément, mais j’aimerais que tu reviennes moins stressée, et plus apte à reprendre notre vie de couple. J’aimerais que nous continuons à vivre comme avant sans qu’aucun nuage ne vienne ternir notre vie.
Samia sentit ses yeux la piquer. Elle respire à fond et se met à regarder par la fenêtre de la voiture. Djamel lui prend la main.
- Tu sembles triste, ma chérie.
Elle se reprend et sourit, tandis que son cœur battait la chamade.
- Bien sûr que je suis triste. Je suis bien triste de te quitter, Djamel. C’est notre première séparation, si j’ose dire.
- Et aussi la dernière, ma poupée de sucre. Je ne te laisserais plus jamais partir seule en vacances. L’été prochain, nous retournerons en Grèce avec Maya cette fois-ci.
Samia ferme les yeux et se retient de justesse pour ne pas éclater en sanglots. Djamel semblait si sincère. Si sûr de lui. Elle adresse une prière muette à Dieu, afin qu’il lui vienne en aide et qu’elle puisse exécuter son plan. Le reste ne sera alors qu’un souvenir.
Ils arrivèrent à l’aéroport et Djamel ne consentit à les quitter qu’au moment de l’embarquement. Il serre alors fortement Maya dans ses bras, puis embrasse Samia. Il remarque alors que sa femme pleurait. Mais n’en fait pas cas. Elle l’aimait et était triste de le quitter. Il pouvait comprendre cela, lui qui était également triste de se séparer des deux êtres qu’il aimait le plus au monde.
Y. H.
(À suivre)
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=128969&titre=Maya&
1 août 2011
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