Le Carrefour D’algérie
Dimanche 31 Juillet 2011
Pole&mic
Par MUST H.
La cuisine des restes
Paradoxalement ce n’est que dans les pays nantis que les chroniqueurs des coins «cuisine» présentent des plats qui participent de ce que l’on appelle la «Cuisine des restes» qui est une spécialité à part dont l’enseignement connaît de nos jours un engouement particulier.
Si bien que les écoles rivalisent d’ingéniosité pour transfigurer ce qui était destiné au rebut, en plats géniaux qui font le régal des gourmets. Ainsi l’on apprend que les épluchures de pommes de terre peuvent faire d’excellentes «chips». Que la soupe de poissons «royale» est en réalité le produit de la récupération du poisson non totalement consommé. Quant aux pâtisseries et friandises il paraît qu’il en existe à profusion et là il convient peut-être de rappeler les coqueluches de ce registre des douceurs que sont le pudding ou le pain perdu. Il est bien entendu que s’il est sacrifié dans ces lignes au «must» de cette pré-période ramadanesque pour parler «bouffe», il est question également de ce qui nous préoccupe au plus haut point: la culture sociale. Oui parce que la position qui est réservée à cette spécialité dans les sociétés ou cultures dépend pour une large part, de la vision du bonheur qu’elles ont, de la place reconnue ou attribuée à la richesse et à l’argent. L’on entend déjà les cris d’orfraie lancés par nos indignés ventripotents: recycler des restes, vous rendez-vous compte? Mais c’est la misère intégrale! Eh bien sur le plan d’une stricte logique, ceci pour tenter de renvoyer l’image exacte des réelles possibilités de notre pays qui importerait en devises fortes 80% de ce que nous consommons en matière alimentaire, ce n’est pas l’enseignement d’une simple spécialité «la cuisine des restes» qui suffirait comme sous d’autres latitudes. C’est une véritable académie qui devrait être mise sur pied afin d’édifier les générations futures sur la nécessité de consommer «rationnel» en conformité et en accord avec nos moyens. Cela éviterait ce sacrilège qui a fait annoncer un jour par un responsable de l’Economie que l’Algérie importe 50% de ce qui s’échange sur le plan mondial en matière de céréales! Ceci uniquement à cause de la fameuse galette ou pain de semoule qui orne traditionnellement la table d’une majorité d’Algériens. Maintenant en guise d’épilogue à ces élucubrations, qui pourra expliquer pourquoi «la cuisine des restes» n’a pas été inventée par nous autres qui aurions dû en être les «fer de lance»? La réponse procède fatalement d’un vaste programme de recherche et sera livrée à la fin du mois que nous entamons. Bon Ramadhan quand même!
31 juillet 2011
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