Coutumes & Traditions
Hommes et femmes d’Algérie Sidi Abderrahmane (V)
Par M. A. Haddadou
L’homme que Sidi Abderrahmane a vu assis face à la mer a souhaité jouer de la flûte trois jours et trois nuits durant pour remercier Dieu. Intrigué par cette réponse, Abderrahmane lui demande : «Et de quoi donc veux-tu remercier Dieu ?
— De m’avoir donné un enfant, alors que je désespérais d’en avoir !» Abderrahmane est ému par cette foi naïve mais sincère. «Brave homme, lui dit-il, tu as raison de louer Dieu pour le bienfait qu’il t’a accordé mais cette façon de le louer n’est pas la bonne et ne saurait donc être agréable au Très-Haut !» L’homme regarde le saint avec désespoir ; «Que dois-je faire pour être agréable à mon Seigneur !» Le saint s’assoit à côté de lui et lui dit : «Je vais t’enseigner les formules que le Seigneur Tout-Puissant agrée». Et il lui apprend les formules de louanges : «Dieu est Le Plus Grand», «Gloire à Dieu», etc. quand il a fini, il se lève et dit l’homme : «Récite ces formules, quant à moi, il est temps que je chante également les louanges de Dieu». Il jette son tapis à la mer et monte dessus. L’homme, nullement étonné par ce prodige se met à réciter les formules apprises, mais il s’embrouille. Il se lève. Comme celui-ci, assis sur son tapis s’éloigne du rivage, il se précipite dans l’eau pour le rattraper. Et le voici qui marche sur les flots comme sur la terre ferme. Il rejoint Abderrahmane qui est émerveillé par le miracle. L’homme lui dit qu’il a oublié les formules qu’il lui apprises. «Va, dit Abderrahmane, remercie Dieu à ta façon, le prodige qu’il t’a permis de réaliser en marchant sur les flots montre qu’il l’agrée !»
31 juillet 2011
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