Ainsi va la vie
Les preuves de l’amour (50e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 49e partie : Mounir fait connaissance avec l’époux de Wissam, c’est d’ailleurs lui qui lui a appris que la jeune femme est hospitalisée.
Il retourne la voir et une chambre s’étant libérée, il l’y fait placer.
— Tu y seras seule, ainsi tu pourras recevoir qui tu voudras, en toute tranquillité !
En fait, il pense : «Ainsi nous pourrons être seuls, en toute tranquillité !»
Il reste avec elle jusqu’à une heure tardive. Il lui apporte son repas, il lui prend sa tension, veille à ce qu’elle prenne ses médicaments.
Elle le regarde émue.
— Je ne mérite pas que tu fasses tout cela pour moi !
— Ne dis rien
Elle pleure doucement.
— Et dire que je t’ai fait souffrir toutes ces années !
— C’est le destin !
Il rit :
— Voilà que je parle comme les vieilles femmes !
— Tu es un homme d’honneur !
— Et toi une femme qui parle trop du passé !
Elle soupire.
— Comme je voudrais qu’on retourne au passé…
Il s’assoit près d’elle, sur le bord du lit et lui prend la main.
— Pour moi, dit-il, rien n’a changé. Il caresse sa main.
— Nous allons jouer à un petit jeu, lui dit-il, mais tu dois fermer les yeux et ne pas les ouvrir ! Elle obéit.
— Je commence… Voyons, nous sommes quelle date ?
Il réfléchit et propose une date.
— Aujourd’hui tu termines tes cours à quinze heures… Tu te rappelles, je connaissais par cœur ton emploi du temps… Moi, je saute un cours d’anatomie pour pouvoir être à l’heure. Je quitte l’université, je prends le bus pour faire vite et arriver avant que tu ne sortes du lycée…
— Oui, dit-elle, et moi comme je sais que tu viendras, je suis impatiente de sortir… Je crois que c’est un cours d’histoire, je suis pressée que le cloche sonne !
— La cloche sonne. Qu’est-ce que tu fais ?
— Je me précipite dehors…
— Que fais-tu ?
— Je te cherche du regard et je te trouve !
— C’est toi qui viens vers moi ou c’est moi ?
— ça dépend, disons qu’aujourd’hui, c’est moi…
— Tu veux prendre une gazouze ?
— Non, je veux aller au jardin public, sentir le parfum des fleurs et t’écouter me dire je t’aime !
Elle éclate en larmes.
— Comme je voudrais revenir en arrière, comme je voudrais que le temps se soit arrêté et que je n’aie jamais grandi, que je ne sois jamais partie… (A suivre…)
31 juillet 2011
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