Le monde de l’étrange
Etranges pouvoirs (117)
Par M. A. Haddadou
Au
cours de ses séances, Eusapia Palladino discute avec les esprits, elle
soulève au moyen de sa volonté des objets, les faisant voler en l’air,
elle les fait aussi apparaître sous forme d’ectoplasmes, forme visible
de cette énergie spirituelle qu’elle recèle. Elle subit aussi des
dématérialisations, complètes ou partielles. Ainsi, au cours d’une
séance, Aksakof, conseiller du tsar de Russie, note que le bas du corps
du médium manque. Sa jupe traîne sur la chaise mais les jambes ont
disparu, le vêtement étant vide. Avant d’entrer en transe, la jeune
femme annonce qu’elle a l’impression d’étouffer, que sa gorge brûle.
Son pouls bat rapidement, s’élevant de 88 à 120 pulsations, ses yeux
brillent ou se mouillent, elle se contracte. On doit lui tenir les
mains, lui toucher les genoux et on maintient, avec la semelle de ses
chaussures, ses pieds, tout cela, pour obtenir le «contact» et permettre
au phénomène de se manifester. Dès que les phénomènes se sont produits,
elle retrouve son état normal. Voici le portrait qu’un témoin fait
d’elle, en 1892. «Je m’attendais à voir une femme grande, maigre, au
regard fixe, perçant, aux mains osseuses, aux gestes saccadés, mus par
des nerfs sans cesse tressautant sous une tension perpétuelle, je
trouvais une femme dans la quarantaine, plutôt grassouillette,
tranquille, à la chair moelleuse, aux gestes simples, un peu raccourcis,
en tout l’air d’une bonne bourgeoise. Deux choses cependant retiennent
l’attention : ses yeux chargés de feux bizarres, crépitant dans le fond
de l’orbite, une bouche aux étranges contours qui, on ne sait si elle
sourit, souffre ou dédaigne.»
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31 juillet 2011
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