Histoires vraies
Petting Party (2e partie)
Résumé de la 1re partie : Foutch invite Margaret à la soirée dansante que donne par son frère…
Le souffle court, le cœur battant, il attend la clairière. Il ne parvient pas à imaginer ce qu’il adviendra après la clairière… Cet après, il s’en moque. Il ne pense qu’à l’instant tout proche.
Avant la clairière, il y a trois rochers et un minuscule ruisselet. Voici le premier rocher. Margaret a relevé le bas de sa robe pour qu’elle ne frotte pas contre le rocher…
Voici le deuxième rocher, le troisième. Enfin, voici le minuscule ruisseau. Margaret lève plus haut sa robe pour l’enjamber. Depuis un instant Foutch, dans sa main, triture un mouchoir. Et voici la clairière. Foutch rejoint Margaret, lui pose la main sur l’épaule. Elle se retourne. Il étouffe ses cris en lui enfonçant le mouchoir dans la bouche.
Une demi-heure plus tard, Foutch, complètement hébété, se relève et regarde autour de lui. La clairière est obscure et tranquille. Aucun bruit sinon le chant d’un coucou.
La jolie Margaret, presque nue, reste un instant immobile, puis se redresse à son tour lentement. Que va-t-il faire à présent ? Rien, il n’y a rien à faire, sinon s’en aller.
«Allons.., viens…», dit-il à la jeune fille. Et il tend la main pour l’aider à se relever.
Mais Margaret, ivre de rage, se redresse d’un bond sans son aide et se jette sur lui toutes griffes dehors en hurlant :
«Salaud! Je vais prévenir la police… Salaud ! Salaud !
— Allons.., calme-toi… Margaret…»
Foutch voudrait trouver quelques mots d’apaisement. Peut-être lui demander pardon, mais il n’en a pas le temps. Il est obligé d’immobiliser Margaret qui cherche à le gifler, à le griffer et à le mordre.
«Je vais te dénoncer. Tu vas aller en prison ! Je dirai que tu m’as obligée à te suivre. Je dirai que tu m’as violée. Tu vas le payer cher !»
Et tout cela gesticulant, se tordant comme un ver entre ses bras, tant et si bien qu’Ernest Foutch perd complètement l’esprit. Saisissant Margaret par ses longs cheveux noirs, il lui rejette la tête en arrière. Les yeux verts de la jeune fille ne sont plus que haine. Ses lèvres sont serrées de rage et quand elles s’entrouvrent c’est pour lui cracher à la figure.
Ernest Foutch a dans sa poche un couteau de chasse à cran d’arrêt. D’une simple pression du doigt, la lame jaillit. Instinctivement, pour la faire taire, c’est à la gorge qu’il s’en prend comme s’il voulait la trancher d’un seul coup. Le sang jaillit, Margaret devient toute molle dans ses bras, tombe à genoux puis bascule en arrière.
Alors Foutch ramasse autour de lui des branches, des feuilles mortes pour en recouvrir le corps. Mais ce n’est pas assez. Le vent va disperser ces feuilles, il faut de la terre. Foutch gratte le sol et jette des poignées de terre sur le cadavre jusqu’à ce qu’il soit complètement recouvert et qu’il ne le voie plus.
Alors, trempé de sueur, il se redresse et s’éloigne en titubant. A peine a-t-il atteint le ruisselet que Foutch s’arrête tout net. Il n’ose pas se retourner.Dans la nuit s’est élevée une longue plainte. Foutch comprend qu’il n’a pas atteint la carotide ou la jugulaire de la jeune fille. Quoique profonde, la blessure n’est donc pas mortelle.
Dans ces cas-là, un homme comme Foutch ne raisonne plus. Il n’a plus que des réactions instinctives. Va-t-il retourner achever la jeune fille ou s’enfuir ?
Il tourne la tête, regarde par-dessus son épaule. (A suivre…)
Pierre Bellemare
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31 juillet 2011
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