Suspense
La mystérieuse affaire de Styles
Résumé de la 58e partie : Alors que Poirot interroge Inglethorp, il est interrompu par Japp et un autre homme, tous deux de Scotland Yard.
— Je ne les aurais jamais pris pour des personnages officiels.
Je les regardais encore lorsque le verdict me fit brusquement tressaillir.
— Assassinat avec préméditation, par une personne ou des personnes inconnues.
Lorsque nous sortîmes des «Armes Stylites», Poirot m’attira de côté par une petite pression sur le bras. Je compris pourquoi. Il attendait les détectives de Scotland Yard.
Ceux-ci parurent quelques instants plus tard, et Poirot alla immédiatement au-devant d’eux et aborda le plus petit.
— Je crains bien que vous ne me reconnaissiez pas, inspecteur Japp.
— Mais c’est M. Poirot ! s’écria l’inspecteur.
Il se tourna vers son compagnon.
— Vous n’avez pas entendu parler de M. Poirot ? Nous avons travaillé ensemble en 1904, sur l’affaire des faux d’Abercrombie ; vous vous rappelez que le coupable fut arrêté à Bruxelles ? Ah ! c’était le bon vieux temps, monsieur ! Et vous souvenez-vous du «baron» Altara ? En voilà un joli sacripant ! Il réussit à éluder toutes les polices de l’Europe. Nous avons fini par mettre la main sur lui à Anvers, grâce à M. Poirot.
Tandis que s’échangeaient ces amicaux souvenirs, je m’étais rapproché, et je fus présenté à l’inspecteur Japp qui, à son tour, nous présenta tous deux à son ami, le surintendant Summerhaye.
— Je n’ai pas besoin de vous demander ce que vous faites ici, messieurs, dit Poirot.
Japp cligna de l’œil.
— En effet. Cela me parait une affaire bien simple.
Mais Poirot répondit gravement :
— Ici, je ne suis pas de votre avis.
- Oh ! voyons, dit Summerhaye, ouvrant les lèvres pour la première fois. C’est clair comme le jour. Il est pris la main dans le sac.
Mais Japp regardait attentivement Poirot.
— Tais-toi, Summerhaye, dit-il jovialement. Monsieur et moi sommes d’anciennes connaissances, et il n’y a point d’homme dont j’accepterai plus volontiers le jugement que le sien. Si je ne me trompe, il nous réserve une petite surprise à sa façon. N’est-ce pas, monsieur Poirot ?
Ce dernier sourit.
- Oui, j’ai déjà fait quelques déductions.
Summerhaye avait encore l’air assez incrédule, mais Japp continua a dévisager Poirot.
— Jusqu’ici, dit-il, nous n’avons vu l’affaire que de l’extérieur. Scotland Yard a un net désavantage dans une affaire où le meurtre n’est admis, pour ainsi dire, qu’après l’enquête. Le grand point, c’est de se trouver sur les lieux dès le début, et là M. Poirot nous a devancés. Nous ne serions pas même ici à l’heure qu’il est s’il ne s’était trouvé ici un médecin qui nous fit prévenir par le coroner.
A suivre
D’après Agatha Christie
28 juillet 2011
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