Coutumes & Traditions
Hommes et femmes d’Algérie Sidi Abderrahmane (IV)
Par M. A. Haddadou
La tradition populaire, elle, retient surtout les miracles du saint, ou plutôt, les karamate ou prodiges réalisés, par la volonté de Dieu, pour conforter les croyants ou confondre les incrédules. Il n’y a donc pas de contradiction avec la religion musulmane et il n’y a pas,
comme l’ont fait croire les auteurs occidentaux, de culte des saints. Il y a vénération des awliya’ çalih’ine, respect pour leurs œuvres et leur enseignement, le culte appartenant à Dieu et à Lui Seul… Il est vrai que des personnes, ignorant la religion, ou abusées par des mystificateurs ou des escrocs, ont tendance à exagérer les pouvoirs des saints et à leur faire des offrandes, mais elles sont blâmées par les autorités religieuses. On rapporte que Sidi Abderrahmane, quand il voulait méditer, avait l’habitude de se rendre au bord de la mer. Par un de ses prodiges dont les saints bénéficient, il se place sur son tapis de prière et celui-ci se met à voguer comme une barque. Un jour, en descendant sur la plage, il aperçoit un homme, assis sur le sable, tourné vers la mer, jouant de la flûte. «Que fais-tu là, brave homme ?», lui dit-il. L’homme s’arrête aussitôt de jouer et le regarde. «Pourquoi m’interromps-tu ? dit l’homme. J’ai fait le serment de jouer de la flûte trois jours de suite, sans interruption, pour remercier Dieu Très haut !’’.
28 juillet 2011
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