Suspense
La mystérieuse affaire de Styles (57e partie)
Résumé de la 56e partie :Mace est formel : il a vendu de la strychnine à Mr Inglethorp…
Le coroner alla droit au but.
— Lundi dernier, dans la soirée, avez-vous acheté de la strychnine pour empoisonner un chien ?
Inglethorp répondit avec le plus grand calme :
— Non. Il n’y a pas de chien à Styles, sauf un chien de berger qui dort dehors et qui est du reste en parfaite santé.
— Vous niez absolument avoir acheté de la strychnine à Albert Mace lundi dernier ?
— Je le nie.
— Niez-vous également ceci ?
Le coroner lui tendit le registre sur lequel était apposée sa signature.
— Certainement. L’écriture diffère entièrement de la mienne. Je vous le prouverai sans tarder.
Il tira de sa poche une enveloppe, et après avoir signé de son nom, il la tendit au chef juré. L’écriture différait de celle qui figurait sur le registre.
— Alors, comment expliquez-vous la déclaration de Mr Mace ?
Alfred Inglethorp répondit imperturbablement :
— Mr Mace a dû se tromper.
Le coroner hésita un instant, puis il dit
— Monsieur Inglethorp, comme simple formalité, veuillez nous dire où vous étiez dans la soirée de lundi, le 17 juillet ?
— Vraiment, je ne puis me le rappeler.
— C’est absurde, monsieur lnglethorp, déclara le coroner sèchement. Réfléchissez de nouveau.
Inglethorp secoua la tête.
— Je ne puis vous le dire. Je crois que je suis allé me promener.
— Dans quelle direction ?
— Je ne m’en souviens vraiment pas…
Le visage du coroner devint plus grave.
— Quelqu’un vous accompagnait-il ?
— Non.
— Avez-vous rencontré quelqu’un au cours de votre promenade ?
— Non.
C’est très regrettable, remarqua le coroner ironiquement. J’en déduis que vous refusez de dire où vous étiez au moment où Mr Mace vous a formellement reconnu, entrant dans la pharmacie pour y acheter de la strychnine ?
— Vous pouvez déduire ce que bon vous semble !
— Soyez prudent, monsieur Inglethorp.
Poirot s’agitait avec nervosité, à mes côtés.
— Nom d’un chien ! dit-il. Est-ce que cet imbécile désire être arrêté ?
Et, de fait, lnglethorp produisait une très mauvaise impression. Ses dénégations futiles n’auraient pas convaincu un enfant. Cependant le coroner passa vivement au point suivant, et Poirot poussa un profond soupir de soulagement.
— Vous avez eu une discussion avec votre femme, mardi soir ?
— Excusez-moi, interrompit Alfred Inglethorp, vous avez été mal renseigné. Je n’ai eu aucune querelle avec ma chère femme. Toute cette histoire est absolument fausse. (A suivre…)
D’après Agatha Christie
26 juillet 2011
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