Le Carrefour D’algérie
Dimanche 24 Juillet 2011
Soug ennsa
Par Farida T.
La polygamie est d’abord un problème mathématique. (acte1)
D’un point de vue mathématique, la polygamie qui devrait être un sujet à géométrie invariable, en considérant que toutes les femmes sont censées être «contre» et tous les hommes sont censés être «pour», n’est en réalité qu’un énième
indice révélateur de toute la complexité de l’être humain en général et du musulman en particulier. Ce qui devait être un choix personnel, mûri, raisonnable et légitime, se transforme en le Plus Grand Diviseur Commun au sein même du même domaine de définition qu’est la gente féminine. D’abord, selon que l’on soit du bon ou du mauvais côté du couple, la position de la femme vis-à-vis du remariage du mari peut changer: le Groupe comprenant toutes les épouses, adoptent une position négative et le sous groupe comprenant toutes les maîtresses, évidemment, en requiert une positive. Ensuite, les équations sont variables, car à plusieurs inconnues sous-jacentes, selon que l’on soit la mère ou la sœur de la première épouse ou bien celle de la seconde. Mais pas seulement. Même certains hommes rejoignent, pour une fois, les femmes en s’élevant fermement, énergiquement, vigoureusement, contre cette probabilité lorsqu’il s’agit du gendre ou du beau-frère qui veut s’offrir une deuxième jeunesse. Décriée et dénoncée ou bien encore défendue et revendiquée, la polygamie ne laisse personne indifférent dans la communauté musulmane. Dans les deux sens, les passions exponentielles se déchaînent mais asymétriquement. Et il y va des «besoins» physiologiques, de la constitution spécifique de l’homme, de la «nature» du prédateur qui ne pouvant surmonter ses pulsions, et afin d’éviter le péché conformément à la parole divine doit prendre par implication logique une deuxième épouse. Parfois, le remariage est même qualifié d’acte «charitable». En parallèle, la «faible» femme doit prouver toute la force de sa foi en acceptant cette situation qui n’a rien d’équivalent mais qui lui est imposé comme tout le reste d’ailleurs. Depuis toujours, le remariage, pour ce qu’il suppose comme «vecteurs» financiers, était réservé à l’ensemble des hommes possédant le même dénominateur commun: l’argent. Et excluant tous les autres hommes, monogames par la force du SMIG. Jusque-là autorisée en Algérie, la polygamie a été soumise à l’accord de la première épouse depuis 2005. Cela a-t-il suffi à changer radicalement le coefficient des « remariages»? Non. L’interdiction de la polygamie n’a en réalité engendré que l’explosion du mariage « Orfi» par «la Fatiha», car, les époux peuvent toujours faire reconnaître a posteriori leur «mariage», surtout s’il y a naissance d’enfant de cette relation ambiguë. Après la soustraction des nombreuses années de relations contractuelles de mariage, après multiplication des problèmes dérivés de cette union, après addition du nombre des enfants, que reste-t-il comme possibilité à la première épouse? Rien. Une déception réelle. Une situation complexe découlant d’un acte qui n’a rien de rationnel…Quoique, la nouvelle loi de l’homme lui offre généreusement, charitablement, bienveillamment, magnanimement, gentiment, le droit de demander le divorce…Et c’est déjà un grand pas vers l’émancipation.
24 juillet 2011
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