77.Si l’Algérie m’était contée (77e partie) Par K. Noubi

Une ville, une histoire
Si l’Algérie m’était contée (77e partie)
Par K. Noubi

Résumé de la 76e partie : Loundja et le prince s’enfuient. Les ogres les poursuivent mais grâce à son anneau magique, Loundja parvient à les tromper.

Le fleuve est en colère et entraîne les deux monstres.
— Fleuve d’excréments et d’urines, s’écrie l’ogresse, livre-nous passage !
Le fleuve s’irrite davantage et emporte les deux ogres. Mais avant de disparaître dans les flots, l’ogresse lance une imprécation à sa fille :
— Va, Loundja, tu as trahi tes parents ! Que l’oubli s’empare de ton compagnon, qu’il ne se rappelle plus de toi et qu’il t’abandonne à ton sort !
Les ogres disparaissent. Les fugitifs parviennent à l’autre bord, mais à peine avaient-ils posé le pied sur le sol, que l’oubli, sous la forme d’un pois chiche, s’incruste dans l’oreille du jeune prince.
— nous sommes sauvé, dit la jeune femme.
Le prince se retourne vers Loundja et lui dit.
— qui es-tu ?
— quoi ? Tu ne me reconnais plus ?
— je ne te connais pas !
Il regarde ses vêtements.
— je suis tout mouillé, je dois rentrer au palais de mon père et me changer !
— tu ne vas pas m’abandonner ici !
Il la regarde et secoue la tête.
— je regrette, mais je ne te connais pas !
Il rentre au palais de son père, oubliant sa bienfaitrice. Loundja pleure.
— ma mère est une ogresse, et son imprécation m’a touchée !
La jeune femme va errer longtemps, puis elle se fait indiquer le chemin du palais. Elle se couvre la tête d’un vilain foulard, puis se présente au palais.
— je voudrais y travailler, dit-elle.
On l’observe et comme elle semble forte, on lui dit.
— le prince est rentré, on pourra te prendre à son service.
Cependant, le prince a repris sa place. Il a oublié ses mésaventures et comme il ne parle plus de Loundja, son père évite de la lui rappeler. Loundja, elle, le sert. Il ne la reconnaît toujours pas, mais la jeune femme est heureuse d’être à ses côtés. Un jour, le roi parle de nouveau de marier son fils.
— mon fils, je vais donner une réception, tu choisiras la femme qui te plairas !
Or, Settoute, la vieille sorcière, qui a envoyé le prince au pays des ogres, a appris son retour. Elle est folle de rage en apprenant qu’il est encore vivant et cherche de nouveau à lui faire du mal. Elle apprend aussi que son père veut le marier. Elle va retrouver la servante qui l’avait aidée et lui dit :
— tu vas te rendre à la réception du roi ! C’est toi que le prince choisira comme épouse !
La servante est surprise :
— je ne suis ni jeune ni belle, le prince ne voudra jamais me prendre pour épouse !
La sorcière ricane.
— ne t’inquiète pas. Je t’enseignerai des paroles magiques que tu prononceras ! Il ne saura te résister ! (A suivre…)