Ainsi va la vie
Les preuves de l’amour (40e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 39e partie : On annonce à Mounir la visite d’une inconnue qui veut le consulter. Il vient de déjeuner avec sa cousine qui fait un stage dans l’hôpital où il travaille.
Il va directement dans son bureau et se remet au travail. Il a oublié la jeune femme qu’il doit recevoir. Une infirmière vient le lui rappeler.
— docteur, une femme insiste pour vous voir !
— Ce n’est pas une heure de visite !
— elle dit qu’elle a été envoyée…
— Ah, oui, dit-il, faites la entrer.
Il se replonge dans le dossier qu’il consultait. La porte s’ouvre et se referme.
— Oui ? demande-t-il sans lever les yeux du dossier.
— Mounir…
Cette voix… Il lève les yeux et manque de tomber à la renverse. Certes, elle a changé, elle a même un peu épaissi, mais c’est elle, Wissam !
— Wissam ! toi !
Elle a un sourire triste. Il se lève.
— toi, toi ! répète-il.
— Oui, dit-elle, c’est moi !
Ces yeux, ces cheveux, parmi lesquels ont aperçoit des polis blancs, ce front lumineux. C’est elle ! Il n’y a pas de doute.
— toi, toi, répète-il.
Il ferme les yeux. La dernière fois qu’il l’a vue, il lui avait demandé de fuir avec lui. Elle venait de lui annoncer qu’elle partait à l’étranger avec ses parents, et comme elle ne pouvait pas les en empêcher, la seule solution était de rester avec lui ! elle lui avait demandé un peu de temps, pour réfléchir et elle l’avait quitté… il ne devait plus la revoir…
Et maintenant, elle se tient là, devant lui… il lui semble que les années n’ont pas passé et qu’elle est toujours lycéenne et lui étudiant en médecine…
— Wissam.
Il n’ose pas avancer. Elle fait, elle, le premier pas, les bras tendus. Il s’y précipite et la serre contre lui.
— Wissam !
— Mounir !
Il l’embrasse sur les joues, le front, le visage, il pleure et rit à la fois.
— Toi, toi !
— Oui, oui, dit-elle.
Elle rit. Elle le repousse doucement.
— Tu m’étouffes !
— Tu ne sais pas combien tu m’as manqué !
— Mais j’ai promis de revenir, et je reviens !
Il l’embrasse encore, il n’en croit pas ses yeux.
— Pince-moi pour voir si je ne rêve pas !
Elle le pince ; elle est bien là, devant lui, réelle.
— Mon Dieu, mon dieu, merci d’avoir entendu ma prière ! (A suivre…)
18 juillet 2011
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