Ainsi va la vie
Les preuves de l’amour (39e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 38e partie : Mounir traverse parfois des moments de doute… Mais il continue à aimer Wissam et à lui rester fidèle, il refuse de se marier…
Il s’est débarrassé de Wissam, en la confiant, pour son stage, à un collègue. Il travaille à un dossier quand il reçoit un coup de fil. C’est le collègue d’un hôpital voisin qui l’appelle.
— Docteur Mounir, il y a une femme qui a demandé tout à l’heure après vous…
— Une femme ?
— Oui, elle semblait malade et je lui ai demandé de passer en consultation mais elle a exigé de vous voir…
— Et que lui avez-vous répondu ?
— Que vous travailliez dans un autre hôpital !
— Eh bien si elle veut me voir, qu’elle vienne cette après-midi, à quatorze heures, je verrai ce que je pourrai faire pour elle ; mais si c’est pour une prise en charge, à l’étranger, il faut lui dire tout de suite que ce n’est pas de mon ressort, et que je ne connais aucun membre de la commission !
— Je ne pense pas qu’il s’agisse de cela !
Il raccroche. C’est alors qu’il se dit qu’il a oublié de demander le nom de cette femme – si toutefois elle l’a donné.
C’est peut-être un ami ou un parent qui la lui recommande.
Il oublie cette femme qui veut le voir et se remet à son dossier. A midi, alors qu’il s’apprête à aller déjeuner, il tombe nez à nez sur Amal. Décidément, pense-t-il, cette fille est une vraie colle !
— J’allais manger, dit-elle.
— Moi aussi, dit-il.
Et il n’a pas le choix, il l’invite. La jeune femme est aux anges : c’est la première fois qu’il l’invite et elle croit – à tort, bien sûr – que c’est, de sa part, une marque d’intérêt. Elle va beaucoup parler, durant le déjeuner, et c’est seulement par politesse qu’il fait semblant de l’écouter : sa pensée est ailleurs.
— Maman ne désespère pas de te voir à la maison, dit la jeune femme, dans un élan de tendresse.
— Un jour, dit-il vaguement.
— Mon père aussi t’apprécie.
— C’est réciproque, dit-il.
— Tu sais, continue la jeune femme, il se plaint tout le temps de douleurs à la poitrine…
— Il faudra l’emmener en consultation !
— ça lui fera plaisir que ce soit toi qui l’examines !
Il sourit, ne trouvant rien d’autre à dire. Il finit par se lever.
— Tu reprends le travail tout de suite ? demande Amal.
Il regarde sa montre.
— Oui, je viens de me rappeler que j’ai une malade à voir… Dans un quart d’heure ! J’ai juste le temps de rejoindre l’hôpital et d’enfiler ma blouse !
Il règle l’addition et ils sortent.
— Eh bien, dit-il, à plus tard.
Une façon polie de la renvoyer ! (A suivre…)
18 juillet 2011
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