Une ville, une histoire
Si l’Algérie m’était contée (74e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 73e partie : Le prince, aidé encore par la belle Loundja, réussit à accomplir la seconde tâche difficile que lui a confiée l’ogre. Celui-ci est surpris.
— Je n’arrive pas à m’imaginer que tu as accompli cette tâche, tout seul !
Le prince soupire.
— Hélas, mon seigneur, qui pourrait m’aider ? Je n’ai personne au monde, et je ne peux compter sur personne, en dehors de Dieu !
L’ogre est toujours pensif. Le prince demande timidement.
— Alors, maintenant, tu me laisses repartir vers les miens ?
Pour toute réponse, l’ogre lui dit :
— La nuit tombe, va dormir, demain nous verrons ce qu’il y a lieu de faire ;
Le jeune homme obéit.
— Hélas, se dit-il, cet ogre va me manger, demain, il va chercher encore un autre prétexte !
A ce moment-là, Loundja s’introduit dans les appartements de ses parents et écoute discrètement ce qu’ils disent.
— Alors, a-t-il fait ce que tu as demandé ? dit sa femme
Elle entendit l’ogre dire :
— Je ne comprends pas comment il a fait pour couper une forêt entière et la réduire en branches, comment il a pu planter des arbres, creuser un puits, le même jour !
L’ogresse lui dit :
— Il y a là la main de ta fille !
— Tu crois que Loundja l’aurait aidé ?
— Si ce n’est pas sa bague magique, comment aurait-il fait ?
L’ogre se dresse.
— Loundja ne peut se dresser de la sorte contre nous ! Nous sommes ses parents !
— Tu sais qu’elle a horreur de la chair humaine ! D’ailleurs, je me demande comment nous avons fait pour mettre au monde un enfant pareil !
L’ogre, qui semble aimer sa fille plus que sa femme, répond.
— Le goût de la chair humaine finira par lui venir !
— En attendant, elle aide le jeune homme que tu retiens prisonnier !
L’ogre réfléchit un moment.
— Que vas-tu faire ? demande sa femme.
L’ogre réfléchit.
— Je peux lui confier une autre tâche, encore plus difficile !
L’ogresse n’est pas d’accord :
— Ta fille va encore le sortir d’affaire ! Je crois que ce n’est pas une bonne solution, s’il faut en finir avec lui, il faut en finir, sans tarder !
L’ogre hoche la tête.
— Tu as raison. C’est décidé, demain, je l’égorge et on le mange !
L’ogresse sourit.
— Voilà une bonne décision !
L’ogre ajoute :
— Et j’empêcherai Loundja de s’approcher de lui ! (A suivre…)
15 juillet 2011
K. Noubi