Histoires vraies
La loi du sang (7e partie et fin)
Résumé de la 6e partie :Mgr Benfield semble fasciné par ce vieux sorcier qui fait l’apologie des sacrifices humains…
Enfin, au mois de mars 1950, l’affreux petit sorcier frappe un grand coup :
«Les hommes blancs sont des enfants, explique-t-il. Ils ont inventé des tas de choses amusantes et inutiles et leur religion n’est qu’une religion parmi tant d’autres où tout est agréable et facile. Ils ne connaissent que la surface des choses. Pour obtenir la complicité des dieux, il faut les rejoindre dans les hauteurs ou dans les profondeurs qu’ils habitent. Pour cela, pratiquer comme le faisaient nos ancêtres, non pas les terreurs grotesques du Vaudou et les sacrifices dérisoires, mais le vrai sacrifice, le seul qui puisse concerner les dieux.»
Le gros évêque écoute l’affreux petit sorcier les yeux exorbités.
«De quel sacrifice voulez-vous parler ?
— Mais vous le savez très bien, voyons. Tout le monde le sait, depuis toujours. Ne soyez pas hypocrite : il s’agit d’un sacrifice humain. Et depuis la nuit des temps les hommes font de tels sacrifices. Même votre religion a eu besoin d’un sacrifice humain. Le Christ n’a-t-il pas été sacrifié ?»
L’affreux petit sorcier parle avec une terrifiante et lucide assurance. Il semble sage, impavide, vieux comme les temps qu’il évoque.
«Et, poursuit-il pas n’importe quel être humain. Mais comme le faisaient les Incas, les Aztèques ou les Mayas, c’est une vierge innocente qu’il faut leur sacrifier, si vous voulez satisfaire les dieux !»
Le gros évêque ne réagit même plus à cette incroyable proposition, il laisse le sorcier poursuivre.
«Je peux procéder à ce sacrifice. Je connais parfaitement le rituel de la cérémonie. Je descends d’une famille Maya et, qui plus est, d’une famille de prêtres.»
Définitivement convaincu par l’affreux petit sorcier, l’évêque accepte. Voilà pourquoi le sergent William Redgrave découvrit en juin 1950, le cadavre d’une petite fille de sept ans, innocente victime du grand sacrifice rituel.
Mais le sorcier avait menacé au moment de son arrestation :
«Les dieux se vengeront avant une semaine !»
Sur qui allaient-ils se venger ? Sur le gouverneur ? Le sergent ? L’évêque ? Ou lui-même ?
Sans doute avait-il mal interprété le message des dieux, car ces quatre personnages ont vécu encore longtemps, lui et l’évêque en prison, le sergent et le gouverneur en Angleterre.
Mais trois jours après sa prédiction, il se produisait un incident tout de même assez rare. La morgue brûla entièrement et l’on ne retrouva plus rien du minuscule cadavre de la petite Clara. Les dieux étaient-ils enfin satisfaits ? (A suivre…)
15 juillet 2011
Histoire