Sont-ils algériens ? Si oui, alors d’où est-ce qu’ils viennent ? Où habitent-ils ? A El-Mouradia, Hydra, dans l’une des résidences d’Etat où le sable et l’eau de mer sont interdits au reste de l’Algérie, dans des hôtels cinq étoiles ? Ont-ils construit des villas ? Possèdent-ils des comptes en banque à l’étranger ?
Ont-ils une nationalité de rechange ? Leurs enfants fréquentent-ils les écoles de la République ou sont-ils inscrits sous d’autres cieux ? Ont-ils des chauffeurs personnels pour leurs femmes et maîtresses ? Sont-ils parents d’un ministre, d’un wali, d’un député ou d’un sénateur, un chef de daïra ou au moins un SG d’une quelconque mairie perdue dans l’Algérie profonde, dans leur arbre généalogique ? Sont-ils actionnaires majoritaires dans les derricks ? Vivent-ils en Algérie avant tout ?
Autant de points d’interrogations à élucider avant d’entreprendre une quelconque démarche qui pourrait mettre en péril l’avenir de tout un pays rien que pour sauver 17 petits marins, coupables de s’être fait kidnapper en allant se bronzer aux larges des côtes somaliennes. Des questions auxquelles il faut répondre : et pour cela, des mois, voire des années sont nécessaires pour un travail d’investigation. Pourquoi partir en croisière du côté de la Somalie alors que tout le monde sait que leur mer est infestée de requins-pirates ? Pourquoi embarquer déjà ? N’y a-t-il pas assez de flotte près de nos rivages pour naviguer aussi loin et voir si l’eau n’est pas plus salée ailleurs ? Pourquoi les familles de ces marins perturbent-elles l’ordre public en organisant des pique-niques aux portes d’institutions qui travaillent ?
En allant demander la libération des leurs sous les fenêtres des Affaires étrangères, ne sont-elles pas en réalité en train d’interférer dans les démarches de cette institution qui s’échine jour et nuit sur ce dossier ?
Payer une rançon ? La solution paraît simple au premier abord, mais l’Algérie ne négocie pas avec les terroristes. En plus, l’Algérie n’a plus d’argent. Si, je vous l’assure : entre augmentations des salaires pour la police, les magistrats, la douane, les pots-de-vin, en parallèle des grands projets, l’ANSEJ pour les jeunes et les prête-noms, les détournements, les faillites des systèmes économiques, les primes de joueurs unijambistes et les transferts de capitaux à l’étranger, le pays n’a plus un sou.
Rien, walou. On prétend même qu’on a retrouvé une toile d’araignée tissée en ouvrant le coffre-fort du trésor public. Une honte, je vous dis. Et vous voulez que l’Etat paye encore la croisière de 17 marins, pris en otage depuis plus de sept mois dans des conditions lamentables, malgré l’abnégation de leurs familles, leur courage à ne pas baisser les bras…
Les 17 marins algériens du MV Blida ont encore une fois envoyé un message à leur Président et celui de tous les Algériens qui n’ont pas d’autres alternatives, pour trouver une solution à leur drame, qu’en payant la rançon demandée. Des billets de banque qu’on gaspille chaque jour que Dieu fait en organisant des festivals qui n’intéressent personne, en mettant sur pied des manifestations culturelles dont le peuple se serait passé volontiers, en s’escrimant à faire de l’Algérie une plaque tournante d’une culture moribonde.
13 juillet 2011
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