Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par Ahmed Meskine
Nabni, c’est plus simple
A priori, l’initiative «Nabni» fera parler d’elle à l’avenir. Il s’agit d’un rapport de situation ainsi que de propositions stratégiques pour alléger les contraintes vécues par les Algériens et pouvant être concrétisées en une année.
A la lecture des 100 propositions énoncées par ce groupe de jeunes experts tous secteurs confondus et résultant d’une large consultation via le net, rien ne s’oppose au passage à l’acte par les pouvoirs publics. Sauf qu’il s’agit d’une initiative citoyenne engagée par un collectif indépendant selon ses propres termes et sans attendre de retour car à but non lucratif, jusqu’à présent. Mais là-haut dans les cimes des ministères, on n’aime pas trop les donneurs de leçons, ce qui se traduit forcément par une fermeture du champ des propositions à tout ce qui échappe aux kermesses infructueuses tout juste bonne pour le JT de 20 heures en quelques tristes images muettes. Dès l’introduction au rapport de Nabni, les rédacteurs préviennent que «cette initiative n’est ni une contribution académique, ni un manifeste politique, mais le produit d’une réflexion de jeunes Algériens et Algériennes qui ont décidé d’apporter en toute humilité leur énergie et leur expérience pour faire émerger de nouvelles idées et une réflexion originale sur le devenir de leur pays, notamment sur les plans social…, économique et celui de la gouvernance des institutions, qui affectent le quotidien des citoyens». Et c’est précisément dans cette déclaration que chaque responsable va mesurer sa perte de pouvoir, car une fois tous les problèmes réglés qu’adviendra-t-il du rôle que doivent jouer à l’avenir les occupants de postes qui jouissent d’avantages certes légaux, mais devenus illégitimes par laxisme dans les prises de décisions. Pourtant les propositions de Nabni sont réalistes, réalisables et pouvant assurer une économie au niveau des dépenses publiques. Il s’agit de mesures à prendre en matière de santé, d’éducation, de rapports entre le citoyen et l’administration, de gestion du temps et de réduction de la bureaucratie. Mais il s’agit aussi de prendre la corruption au sérieux et de l’éradiquer en accordant aux institutions en charge de lutter contre cette gangrène en accordant la priorité à l’indépendance des institutions idoines. Mais pour mettre en œuvre les 100 propositions de Nabni il s’agit de reconnaître d’abord que les responsables hâbleurs ont atteint leurs limites et qu’ils doivent partir, car de jeunes Algériens sont arrivés sur le marché politique et qu’ils sont capables de moderniser l’Etat. Il suffit juste de se pousser un peu vers la retraite pour leur céder la place.
11 juillet 2011
Contributions