Le Carrefour D’algérie
Lundi 11 Juillet 2011
Pole&mic
Par MUST H.
L’Algérie proclamée constructible
L’idée est suggérée par tous ces représentants de la société civile décidemment bien remuante. Celle-ci ondule et met à mal une société politique engoncée dans ses mièvres certitudes. NABNI 2012 peaufine son rapport sur les 100 propositions à même de changer l’Algérie, simplement. Ces dernières touchent tous les secteurs et sont destinées à remette sur rails un pays qui pour beaucoup d’entre eux, appartenant à la génération post- indépendance, est chevillé au corps. Si l’on devait rapporter et intégrer ces initiatives dans une logique d’ensemble,
on pourrait sans risque de nous tromper avancer qu’elles s’inscrivent en fidélité à la Constitution «Totem» de 1989. Celle-ci en empruntant très largement aux modèles existant dans les systèmes politiques achevés avait placé l’individu au centre de toutes les réalisations, exonérant l’Etat «Providence» de cette obligation malmenée par la crise économique, d’assurer le bonheur des citoyens. Sous peine d’une disqualification. Il est donc parfaitement cohérent que des propositions de cette ampleur soient le fait de cette même société civile. Il est vrai que le challenge est intéressant et, arracher aux services de l’Etat leur responsabilité d’actant du devenir des Algériens est original, mais quelque part aventureux. On imagine avec quelles difficultés des institutions confortablement installées dans leur mission régalienne, pourraient appréhender des initiatives ne procédant pas de leur irrésistible manière de concevoir l’Administration et d’élaborer la Politique. L’on demeure curieux en cette veille de remise d’un rapport nécessairement critique, puisqu’il risque de mettre le doigt au moins sur ce qui n’a pas été encore effectué alors que les possibilités existent, du traitement, qui lui sera réservé par des institutions mises ipso facto sur la sellette. Par une louche et spectaculaire concomitance, on enregistre avec la satisfaction de citoyens à qui l’on dit enfin la vérité que «les Algériens sont sous-payés» (Tayeb Louh) par rapport à ce qui prévaut ailleurs. De l’autre côté M. Farouk Ksentini sortant d’une réserve qu’il a observée jusque- là, clame que la Justice «abuse» de la détention préventive. Faut-il rapprocher ces déclarations des initiatives susceptibles de «secouer le cocotier» des institutions de l’Etat, qui sont dès lors réticentes à innover en ces domaines sensibles qui touchent à la vie quotidienne des citoyens? Oui peut-être. Mais gare à ceux de la Société civile qui auront raison. L’on imagine la moue dubitative de ces «astratifs» professionnels, dont le calendrier est bloqué dans les années «60» et qui en sont encore à la comptabilité des «restes à réaliser» du premier plan triennal!
11 juillet 2011
Contributions