Une ville, une histoire
Si l’Algérie m’était contée (70e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 69e partie : L’ogre emmène chez lui le prince. Sa femme veut le manger immédiatement, mais lui refuse : il ne le mangera que s’il ne réalise pas la tâche qu’il lui a confiée.
Le prince regarde la forêt : il y a tellement d’arbres qu’il n’arrive pas à les compter ! Comment, en une journée, couper tous ces arbres et les débiter en bûches ? Il faudrait pour cela toute une armée ! Mais le prince ne perd pas courage. Il prend la cognée et attaque un arbre : le tronc est si dure que l’instrument rebondit. Le jeune homme jette la cognée, il s’assoit sur un rocher et se met à pleurer :
— Celui-là veut ma mort, pourquoi donc cherche-t-il des prétextes ? Qu’il me mange et qu’on n’en parle plus !
Mais il se rappelle son objectif : il est venu chercher Loundja et elle est la fille de ces ogres : peut-être qu’il pourra enfin la voir ! Il se lève.
— Je dois faire ce travail !
Il essaye de nouveau de couper un arbre. Il prend la cognée et donne un grand coup. C’est à peine si l’arbre est ébréché.
— C’est impossible !
Il jette la cognée et pleure de nouveau.
— Je suis perdu !
Il se lamente :
— Je suis venu pour Loundja mais je ne la verrai pas !
Aussitôt une voix surgit d’un fourré.
— Qui est là ?
Une jeune fille, merveilleusement belle, surgit. Elle lui dit, en souriant :
— Toi, tu es un humain !
Le prince est ébloui par la beauté de la jeune femme.
— Oui, dit-il, je suis un humain !
Il la regarde et demande :
— Et toi, qui es-tu ?
Elle dit :
— Je suis Loundja !
Il s’écrie :
— C’est toi que je suis venu voir ! Tout le monde parle de toi !
— Tu dois savoir que je suis la fille de l’ogre et de l’ogresse !
Le prince soupire.
— Alors toi aussi, tu vas me manger !
— Non, dit-elle, je ne mange pas de chair humaine !
— Tu viens pourtant de dire que tu es la fille de l’ogre et de l’ogresse !
— Je sais, mais je suis différente de mes parents, je ne mange pas la chair humaine, je suis même une humaine comme toi !…
Le prince retrouve le sourire.
— Je suis si content ! En vérité, tu m’as séduit, avant même de te connaître… Je voudrais te ramener avec moi, dans mon monde !
— Je veux bien partir avec toi, mais il faudra tromper la vigilance de mes parents… S’il découvre ton projet, ils te mangeront et moi avec ! (A suivre…)
K
11 juillet 2011
1.Extraits, K. Noubi