Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
Les criminels à travers l’histoire (102e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 101e partie : On effectue de nouvelles analyses, mais pas plus que les premières, elles ne sont pas claires. Elles laissent subsister le doute.
Un troisième expert comparaît à la barre. C’est le professeur Griffon. Maître Gautrat l’attaque.
— les cadavres que vous avez expertisés sont morts depuis quelques années et enterrés dans la terre de Loudun… Or, dans cette terre, il y a des végétaux, des minéraux mais aussi de l’arsenic, soit entre 2 à 6 mg par kilogramme de terre.
— oui, dit l’expert.
— la terre qui entoure une tombe peut être importante ?
— oui
— peut-elle imprégner les cadavres ?
— je le suppose !
— vous avez fait des analyses avec de l’eau distillée, puis de l’eau de pluie… Mais les résultats ne semblent pas probants.
— des expériences ont été faites à Nancy, en 1887…
— vous ne pensez pas que c’est un peu dépassé ? Des expériences ont été faites par M. Demolon sur la dynamique du sol, en 1952. Pourquoi n’en avez-vous pas tenu compte ?
— je reconnais qu’on n’a pas tenu compte de ces précisions…
L’avocat de la défense, maître Gautrat, parle de la solubilité de l’arsenic :
— Pour en imprégner les cadavres, il faut qu’il soit véhiculé par l’eau de pluie et l’humidité souterraine. or, reproche l’avocat aux experts, vous avez soutenu que l’arsenic n’est pas soluble !
Le professeur Griffon intervient.
— je le maintiens !
— vous avez réalisé vos expériences avec de l’eau distillée !
— je l’ai déjà dit…
— justement et nous avons démontré que ce procédé est inefficace.
On fait venir le professeur Le Peintre, ingénieur hydrologue, qui affirme l’avis contraire.
— l’arsenic est complètement soluble !
Il se tourne vers le professeur :
— professeur, j’ai le regret de vous dire que vos calculs sont faux !
On écoute ensuite le professeur Ollivier.
— les analyses des experts sont stériles, dit-il.
Et il explique :
— De la terre prélevée dans un sol normal ne peut être comparable à de la terre prélevée dans un cimetière, parce que dans un cimetière, il y a plein de larves, de vers et de microbes… et en grandes quantités !
Et il conclut :
— la toxicologie doit reconnaître ses limites, c’est pourquoi ses analyses doivent être interprétées avec prudence !
Mais un autre expert, le professeur Truffert demande à prendre la parole : il a des révélations importantes à faire. (A suivre…)
9 juillet 2011
1.Extraits, K. Noubi