Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
Les criminels à travers l’histoire (101e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 100e partie : La cour de cassation ordonne que le dossier soit traité devant la cour d’assises de la Gironde, à Bordeaux. Marie est transférée à la prison de Bordeaux.
Les nouvelles expertises ne sont pas aussi claires que celles de 1949, mais elles laissent subsister le doute.
Le premier expert à se produire est le professeur Piédelièvre, président du comité de la nouvelle expertise.
— un examen, déclare-t-il, qui porte sur un magma d’organes en putréfaction, ne peut être rigoureux et surtout apporter des résultats certains !
Le second expert, le professeur Fabre, émet la même opinion.
— en fait, dit-il, un cadavre peut contenir plus d’arsenic qu’il n’en avait, au moment de sa mort !
C’est alors que l’avocat de la défense, maître Gautrat le prend à partie.
— monsieur le professeur, si j’enterre un chien dans le cimetière de Loudun et que trois années après, je déterre son cadavre, vais-je trouver, dans son corps, une quantité d’arsenic supérieure à celle qu’il y aurait eue avant sa mort ?
Le professeur hésite.
— je ne saurais le dire !
L’avocat se tourne vers les jurés.
— si vous, le savant, ne le savez pas, comment voulez-vous que messieurs les jurés, ici présents, le sachent ?
— il y a présence d’arsenic ?
— vous venez de dire que l’on ne peut avoir une quantité d’arsenic moindre à la mort, et une autre plus forte après !
— il faut faire des expériences !
L’avocat s’adresse aux jurés.
— n’est-ce pas ce que nous avions demandé à ces doctes savants ? Et ils disent qu’ils ne sauraient répondre à la question !
Le professeur Piédelièvre retourne à la barre.
— on ne peut, en médecine légale, donner que des indications générales…
— y avait-il des traces d’arsenic dans les organes que vous avez examinés ?
— certains débris sont contestables ! Mais dans les cheveux, on a retrouvé une masse importante d’arsenic, ce qui montre une absorption massive !
Le professeur Kohn-Abrest a effectué l’analyse des certains organes du beau-père de Marie.
— vous avez trouvé 11,9 mg d’arsenic dans un prélèvement de côte de Marcelin Besnard…
— oui, dit le professeur.
— mais dans le rapport, ce chiffre est devenu 25 mg. Est-ce normal ?
— pour le résultat final, c’est la même chose !
L’avocat secoue la tête.
— pas pour les jurés !
Le professeur s’excuse.
— c’est tout ce que je peux dire…
Il se retire, confus. (A suivre…)
9 juillet 2011
1.Extraits, K. Noubi