Coutumes & Traditions
Saints et lieux saints d’Algérie (CLXXXVII)
Par M. A. Haddadou
Certains récits font même de Bent al-Khass la reine de sa tribu. Son père, devenu trop vieux, lui confie le pouvoir. Il avait plusieurs fils mais il a préféré sa fille, connue pour sa sagesse et le peuple, qui appréciait la jeune femme, lui a fait allégeance. Mais une autre tradition nous apprend que le peuple, refusant de se faire commander par une femme, a rejeté la proposition du vieux souverain. «Le peuple ne veut pas de toi, lui dit son père. Il croit que tu ne saurais le gouverner ni le mener à la victoire, en cas de guerre !
— Tu sais bien que j’en suis capable ! dit la jeune femme ;
— Moi je te crois, mais il faut convaincre les autres.»
La jeune femme, pour montrer sa force et sa capacité à gouverner, fait alors construire une immense séguia qui, dit-on, allait du Sahara algérien à… La Mecque. Les pèlerins algériens étaient ainsi assurés de ne pas manquer d’eau au cours de leur long voyage ! L’ouvrage émerveille la population qui accepte alors de se laisser gouverner par Bent al-Khass. Au XIXe siècle, on montrait encore les ruines de cette séguia : il s’agissait, probablement, des restes d’un aqueduc remontant à la période romaine.
On dit que Bent al-Khass a fondé plusieurs villes dans le désert du Sud oranais : la plus citée est al-As’bih‘, dans la région d’Al-Bayadh.
8 juillet 2011
1.Extraits