Le monde de l’étrange
Les humanités différentes (CLXXX)
Par K. Noubi
Le vampire se nourrit du sang des êtres humains mais quand il ne trouve pas de personne à sucer, il se rabat sur les animaux, notamment les bêtes de somme. Dans certains pays, on pense qu’il se nourrit aussi d’excréments et de chair humaine, voire de sa propre chair et de ses vêtements.
C’est le mythe de l’automastication, théorie exposée au Moyen-Age dans un livre anonyme intitulé L’Automastication des morts où on rapporte le cas de morts dont on a retrouvé, après l’ouverture de leur tombeau, les linceuls tout chiffonnés, comme s’ils avaient été mâchonnés ! Au XVIIIe siècle, on peut lire, dans La dissertation sur les vampires de Dom Calmet, ces précisions : «Un auteur allemand, Michel Rauft, a composé un ouvrage intitulé De masticatione moruorum in tumulis (Des morts qui mâchent dans leurs tombeaux). Il suppose comme une chose prouvée et certaine qu’il y a certains morts qui ont dévoré les linges et tout ce qui était à portée de leurs bouches, et même, qui ont dévoré leur propre chair dans leurs tombeaux. Il remarque qu’en quelques endroits d’Allemagne, pour empêcher les morts de mâcher, on leur met sous le menton, dans le cercueil une motte de terre, ailleurs on leur met dans la bouche une pièce d’argent et une pierre, ou alors on leur serre fortement la gorge avec un mouchoir. Il y a quelques années qu’à Bar-le-Duc un homme ayant été inhumé dans le cimetière, on entend du bruit dans sa fosse, le lendemain on le déterra et on trouva qu’il s’était mangé les chairs des bras ; ce que nous avons appris de témoins oculaires.»
8 juillet 2011
1.Extraits, K. Noubi