Une ville, une histoire
Si l’Algérie m’était contée (57e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 56e partie : Tandis que le prince Ali est enfermé dans un coffre, son Ami Hsen et le voleur tentent de retrouver la fille aux cheveux d’or, mais ils échouent.
Cette fois-ci, le voleur a décidé d’agir seul. Il laisse Hsen dans la chambre louée, avec le prince, toujours enfermé dans le coffre, et se rend en ville.
Pour ne pas éveiller les soupçons, il ne demande pas, cette fois-ci, où réside la jeune fille. Il repère une misérable boutique, s’assure qu’elle n’est pas fréquentée et entre.
— Le salut soit sur toi, dit-il.
Le marchand répond.
— Et sur toi également.
Le voleur achète quelque chose, puis dit :
— Je suis étranger, je m’ennuie dans cette ville, puis-je faire la conversation avec toi ?
Le marchand sourit.
— Tu peux passer toute la journée si tu veux, il ne vient personne dans ma boutique !
Il étend une natte sur le sol et l’invite à s’asseoir. Le voleur va demeurer toute la journée avec le marchand. Ils vont discuter de tout et de rien, et, au moment de partir, le voleur lui glisse la bourse, avec les dix pièces d’or, sous la natte.
— Je m’en vais, dit-il, si cela ne te dérange pas, je reviendrai demain !
— Reviens autant que tu voudras, ma boutique est toujours vide !
Au moment de fermer sa boutique, le marchand enlève sa natte et découvre la bourse, avec les dix pièces d’or.
— C’est certainement l’homme qui les a perdues !
Il rentre chez lui et raconte tout à sa femme.
— Dix pièces d’or ! c’est plus que tu ne peux gagner en une année !
Elle compte les pièces et les recompte.
— Une vraie fortune !
L’homme lui dit doucement.
— Cet argent n’est pas à nous !
Elle s’écrie :
— Tu ne vas pas le lui rendre !
— Je te dis que cet argent ne nous appartient pas ! demain, quand il reviendra je vais le lui rendre.
— Rendre une somme pareille !
— Je viens de te dire que cet argent ne nous appartient pas, femme, ce serait malhonnête de ma part de le prendre !
— Peut-être qu’il a voulu t’en faire cadeau !
— Alors, il doit me le dire.
— Et s’il veut se montrer discret ?
— Je ne sais que penser !
— Ecoute, demain, s’il revient dans ta boutique, ne lui dis rien. S’il a perdu cette somme, il ne manquera pas de te la réclamer. Alors tu pourras lui dire que tu l’as trouvée sous ta natte !
L’homme réfléchit.
— Tu as peut-être raison ! (A suivre…)
8 juillet 2011
1.Extraits, K. Noubi