Au coin de la cheminée
Le grand-père qui faisait fleurir les arbres (1re partie)
Il
y a bien longtemps, dans un tout petit village, vivaient un très vieil
homme et sa femme. Ils n’avaient jamais pu avoir d’enfant et avaient
adopté un petit chien qu’ils aimaient tendrement. Celui-ci,
reconnaissant et fidèle, ne s’éloignait jamais et les suivait partout où
ils allaient, qu’ils travaillent dans leur jardin ou dans leur petit
champ à la sortie du village.
Un jour que le vieux travaillait dans
son potager, il remarqua que le chien flairait et grattait en un certain
endroit du gazon, sous un vieux pin. Aussitôt, il cessa de piocher pour
l’observer. Le chien s’élança alors vers lui en aboyant de toutes ses
forces, rebroussa chemin tout aussi vite, et reprit son manège avec
encore plus d’ardeur. Il s’agitait tellement que le vieil homme prit sa
pioche et s’approcha du chien, qui se mit à japper de plus belle.
Le
vieux donna quelques coups de pioche. Au bout d’un moment, il entendit
un son clair, et vit un coffre doré. Il l’ouvrit, et y découvrit des
pièces d’or. Il appela sa femme, qui l’aida à dégager le coffre, et tous
deux l’emportèrent à la maison. En un instant, grâce à leur petit
chien, les deux vieux étaient devenus riches. Pour remercier l’animal,
ils le traitèrent comme un prince, lui donnant les mets les plus
délicats et la couche la plus moelleuse qui fût.
Mais les nouvelles
se propagent vite et, dans le petit village, l’histoire de la découverte
du trésor se répandit comme une traînée de poudre. Un voisin en perdit
même le sommeil de jalousie. Il pensait sans cesse au bonheur des vieux
et à leur fortune. Persuadé que le petit chien avait un don pour
découvrir les trésors enfouis, il se rendit chez ses voisins afin qu’ils
lui prêtent leur animal pour quelques jours.
«Nous aimons tellement
notre chien que nous ne saurions nous séparer de lui, pas même une
heure», lui dit le vieillard. Mais l’envieux ne se lassa pas.
Chaque
jour, il revenait à la charge, et comme les deux vieux étaient bons et
qu’ils ne pouvaient refuser quoi que ce soit à un homme, ils finirent
par lui prêter leur chien.
De retour chez lui, le voisin mena
l’animal dans son jardin. Aussitôt, il s’arrêta, flaira le sol et se mit
à gratter. Le voisin accourut, suivi de sa femme, qui portait une
pioche. Ils creusèrent la terre, et trouvèrent un grand tas d’ordures
puantes et de vieux os.
L’homme fut rempli d’une violente colère. Il
leva sa pioche avec rage et tua le petit chien. Le méchant homme courut
en geignant chez ses bons voisins, et d’une petite voix leur dit : «Quel
malheur ! Votre petit chien est mort brusquement en arrivant dans mon
jardin. Personne ne sait comment cela est arrivé. Je n’en suis pas
responsable, et je vous en ai porté la nouvelle aussitôt, pour que vous
puissiez l’ensevelir.»
Avec beaucoup de tristesse, les deux vieux
emmenèrent leur petit chien à l’endroit où il avait trouvé le trésor, et
l’enterrèrent sous le vieux pin. Ils pleurèrent, car, dorénavant, ils
n’avaient plus personne à aimer qu’eux-mêmes.
Cependant, une nuit,
alors que le vieillard dormait, son chien lui apparut en rêve et lui dit
: «Coupe l’arbre sous lequel je suis enseveli, et fais-en un mortier à
riz. Cela te consolera.» (A suivre…)
Contes merveilleux
8 juillet 2011
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