Au coin de la cheminée
La princesse des glycines (9e partie et fin)
Résumé de la 8e partie : Alors que Wang rentre chez lui, son ami Yang se rend chez l’usurier et lui vide son coffre…
Peu de temps après, les noces de Wang et de sa jolie princesse sont célébrées dans l’allégresse.
Le temps passe.
De cette heureuse union, naissent rapidement deux charmants enfants, qui ont les yeux mauves comme ceux de leur mère. Wang en est tellement heureux qu’il ne peut imaginer qu’un tel bonheur soit possible Et par un soir d’hiver, un triste soir d’hiver, le jeune homme, en revenant de son travail, voit sa femme qui l’attend sur le seuil de leur maison. Elle a revêtu le kimono qu’elle portait lors de leur première rencontre et qu’elle n’avait plus jamais remis depuis.
Wang se doute qu’une tragique certitude que quelque chose d’horrible, de grave, d’irréparable va se produire. Quelque chose d’inévitable qui va bouleverser sa vie…
— «Nul bonheur ne peut jamais durer éternellement», dit la princesse, sans lui laisser le temps de parler. «Ma vie sur la Terre est terminée. Je suis obligée de te quitter, mais je ne t’oublierai pas.»
L’instant d’après, elle disparaît emportant avec elle les enfants.
— «Non !», hurle Wang.
Mais aucun son ne sort de sa bouche. Les larmes aux yeux, il regarde autour de lui. Et, soudain, par un miracle inexplicable et malgré le froid de l’hiver, partout, des glycines se mettent à fleurir. Les lourdes grappes sont du même mauve que les yeux de sa femme et de ses enfants… Et lorsqu’il pénètre dans sa maison, il découvre avec bonheur que le plafond de la véranda, lui aussi, est paré d’un somptueux manteau odorant !
Wang malgré son immense chagrin sent que sa princesse tant aimée et ses chers enfants ne l’ont pas vraiment quitté, et que leur esprit et leur cœur demeurent à ses côtés. Et, dans chaque corolle, il voit briller leur tendre regard mauve, qui le suit et veille sur lui. Et il en est un peu consolé !
7 juillet 2011
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