Une ville, une histoire
Si l’Algérie m’était contée
K. Noubi
Résumé de la 31e partie :On connaît maintenant la vérité : le puits qui alimente la ville est hanté par un serpent gigantesque qui foudroie les gens du regard.
Les hommes parlent tous à la fois, mais ils ne font que s’interroger et se plaindre : aucun n’a de solution à proposer.
— il va falloir mettre tout le monde au courant de la situation, dit un vieil homme, en demandant à chacun de réfléchir à la situation, de faire des propositions. C’est seulement ainsi qu’on trouvera une solution à ce problème !
On fait ainsi. Tout le monde est désormais au courant de ce qui s’est passé à Bir al-Omayr, tout le monde est également averti de ce danger.
«Un serpent géant est installé dans le puits, répète-t-on, il foudroie du regard tous ceux qui s’en approchent puis les avale !»
On regrette déjà l’eau de bir al-Omayr et on craint de manquer bientôt du précieux liquide.
Chacun y va de sa proposition pour se débarrasser du reptile mais aucune ne semble réalisable : la seule solution est de le tuer et pour le tuer, il faut s’en approcher et prendre le gros risque d’affronter son terrible regard. Un regard qui pétrifie et qui met immanquablement à sa merci.
— Qui osera s’approcher du monstre ?
— personne ! Quiconque le regarde est pétrifié !
C’est la consternation. On ne parle que du serpent, on redoute que l’eau vienne à manquer et qu’on soit obligé d’aller au puits. Le serpent ne manquerait pas d’avaler tout ce qui s’approcherait de lui. Mais le jeune homme n’a-t-il pas exagéré sa taille ? Certes, il y a toute variété de serpents dans la désert, mais un serpent de la taille qu’il décrit, on n’en a jamais vu !
«il a, peut-être, eu une hallucination !»
Il était avec un autre jeune homme et ce jeune homme a disparu. On ne sait pas encore comment, mais il a disparu et ce fait l’a bouleversé au point de lui faire perdre la raison. La peur, la soif et la fatigue peuvent rendre fou un homme !
— Il faut voir ce qui se passe réellement au puits !
Mais faut-il encore courir le risque de perdre des
hommes ?
— envoyons cette fois-ci de solides guerriers, dit un vieil homme. Ils se cacheront aussi longtemps qu’il faut dans le sable, avec mission de surveiller sans cesse le puits. S’il y a un serpent, il finira certainement par apparaître !
La proposition est adoptée. On choisit quelques guerriers, on les arme jusqu’aux dents, on leur donne de la nourriture et de l’eau pour plusieurs jours et on les laisse partir.
Au bout de quelques heures de marche, ils arrivent à proximité du puits. En d’autres temps, ils se seraient précipités et auraient jeté leurs outres et puisé une eau limpide et fraîche, mais aujourd’hui, le généreux puits d’al-Omayr est le puits de tous les dangers et de toutes les peurs…
— Il n’y a apparemment rien d’anormal, dit un homme !
— Il ne faut pas se montrer, dit un autre. Faisons ce qu’on nous a dit : contentons-nous d’observer le puits, bien cachés !
— c’est vrai, on ne peut faire autrement !
A suivre
K. Noubi
2 juillet 2011
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