Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
Les criminels à travers l’histoire (119e partie et fin)
Par K. Noubi
Résumé de la 118e partie : Le détective Newton finit par obtenir des aveux du valet de ferme, Stielow, et de son beau-frère, suspectés d’avoir tué leur patron et sa gouvernante.
Pour compléter les aveux, on fait appel à un autre escroc, un certain Albert Hamilton, qui se disait expert en affaires criminelles. Il se prétendait aussi «docteur» mais il n’avait aucune connaissance médicale.
On lui confie les trois balles extraites du corps du fermier et le revolver de Stielow : sans hésiter, il déclare que les balles ont été tirées avec le pistolet. Le canon de l’arme présenterait des éraflures que l’on retrouve sur les balles. L’affaire est donc entendue : Stielow, avec la complicité de son beau-frère, est le meurtrier. Pourtant, le juge chargé du dossier est sceptique : en dépit des aveux de Stielow et de l’expertise des balles, il doute de la culpabilité de Stielow. D’abord, on n’a pas retrouvé l’argent du fermier et la famille de Stielow se débat dans la misère. Sa femme a même dû vendre leur vache pour payer un avocat et les frais de son accouchement.
Le procès de Stielow commence le 12 juillet. Le juge fait part de ses doutes aux jurés. L’avocat de Stielow montre que les photos de l’«expert», prises au microscope, ne présentent pas d’éraflures.
«je me suis trompé, dit Hamilton, j’ai photographié la partie où elles n’apparaissent pas !»
Cet argument ne provoque aucun doute. De toute façon, les jurés sont pressés de régler cette affaire. Ils ne veulent pas continuer à éprouver la caisse de la commune, ni à payer, en tant que contribuable, les frais de justice. Stielow est donc reconnu coupable et il est condamné à la peine capitale. Son beau-frère, lui, est condamné, pour complicité, à vingt ans de prison.
Dans sa cellule, Stielow clame son innocence. Il arrive à émouvoir le directeur de la prison qui contacte aussitôt une association féminine, la Humanitarium Cult, qui milite pour l’abolition de la peine de mort.
L’association enquête et elle découvre que le jour du meurtre, deux vagabonds ont été aperçus dans la région et ont parlé du double meurtre, avant même que la presse n’en parle. Les deux vagabonds, King et O’Connor, ont été depuis arrêtés pour vol et parjure et se trouvent en prison. Une représente de l’association leur rend visite et parvient à convaincre l’un des malfaiteurs, King, à reconnaître sa culpabilité et à faire une bonne action – la seule de sa vie, en avouant le double meurtre : «Ainsi, vous sauverez un innocent !»
King accepte et avoue. A West Shelby, c’est la consternation : on sera obligé de faire un autre procès, qui coûtera de l’argent à la municipalité !
Des pressions sont exercées sur King, qui se rétracte. Le procès de Stielow ne sera pas révisé et sa condamnation à mort maintenue.
Mais l’affaire fait du bruit. Le gouverneur de l’Etat de New York, informé de l’affaire, nomme une commission impartiale, chargée de faire toute la lumière.
King témoigne de nouveau et reconnaît être l’auteur du crime. On fait réexaminer les balles meurtrières. Elles comportent effectivement des stries. Le revolver de Stielow comporte également des stries, mais elles n’ont pas la même forme. Les balles n’ont donc pas été tirées avec son arme.
Stielow, après trois années de prison, est gracié. Quant à King et à son complice, on ne les a pas poursuivis car on ne voulait pas «éprouver», par de nouvelles dépenses, la caisse communale !
2 juillet 2011
1.Extraits, K. Noubi