Coutumes & Traditions
Hommes et femmes d’Algérie Fadhma n’Soumer (XXX)
Par M. A. Haddadou
Une délégation, conduite par Si Tayeb, le frère de Fadhma, se rend au camp français où des pourparlers sont entamés. Les Kabyles posent des conditions pour un retour de la paix que le Français feint d’accepter : en fait il voulait gagner du temps, profiter de la trêve pour faire chercher Fadhma.
Un renégat va conduire un groupe de ses hommes au village de Takhlidjt où la jeune femme se cachait avec ses compagnes, pour la livrer. Elle est aussitôt arrêtée et traînée jusqu’au camp du maréchal. Ses amies, ne voulant pas l’abandonner, l’accompagnent de leur propre gré. Le maréchal Randon est surpris par sa beauté et son courage. Il la salue, puis, se retournant vers ses soldats, il dit : «Messieurs, voici la Jeanne d’Arc du Djurdjura !» Tandis qu’on la place sous étroite surveillance, de peur qu’elle ne s’échappe, de terribles représailles sont exercées sur Soumeur et les villages rebelles, coupables d’avoir refusé de courber l’échine. Fadhma sera transférée plus tard à la prison de Tablat où elle va mourir quelque temps après, à l’âge de 33 ans. En 1994, à l’occasion du quarantième anniversaire de la Révolution algérienne, ses restes seront transférés au Carré des Martyrs du cimetière d’El-Alia d’Alger où elle repose désormais auprès des grandes figures du nationalisme algérien.
1 juillet 2011
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